La maison des enfants

Après la Rafle du Vel’ d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942, la situation des Juifs en Zone Libre devient de plus en plus préoccupante et risquée. A Moissac, dans le Sud-Ouest, un couple d’éclaireurs israélites accueille des enfants. Peu à peu, un réseau de résistance, la Sixième, se met en place pour mettre en sécurité ceux-ci.

 

Par v-degache, le 2 juin 2025

Notre avis sur La maison des enfants

Les éditions Plein Vent continuent d’étoffer leur catalogue BD autour de la thématique de la Résistance durant la 2ème Guerre Mondiale. Après les deux tomes de Justes parmi les Nations, La Rose blanche ou la biographie consacrée à Tom Morel, ce sont cette fois-ci les rafles de l’été 1942 dans le Sud-Ouest, préparées par des fonctionnaires français, qui sont au centre du récit de La maison des enfants.

Si la mémoire collective retient la Rafle du Vel’ d’Hiv’ des 16 et 17 juillet 1942, commanditée par les Allemands, on a un peu oublié que les arrestations massives de juifs vont aussi se multiplier dans la Zone Sud, encore « libre ». L’excellent Vous n’aurez pas les enfants, sorti en mars 2025, adapté du travail de l’historienne Valérie Portheret, avait déjà mis en lumière le sauvetage des enfants juifs à Vénissieux, en août 42.

La maison des enfants se concentre sur une résistance juive qui s’appuie sur une maison de Moissac, tenue par un couple d’éclaireurs israélites, qui va accueillir des enfants, et se charger de leur trouver des familles d’accueil, avec la complicité de la population locale, lorsque la menace de la rafle se rapproche. Une mobilisation collective qui rappelle ce qui a pu se passer au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire. L’ouvrage s’inspire librement de cette vie des enfants juifs de la commune traversée par le Tarn, entre l’été 42 et l’automne 1943.

C’est un véritable réseau qui va se mettre peu à peu en place, devenant « La Sixième », comme La Sixième section de la direction jeunesse contrôlée par l’Union Générale des Israélite de France (UGIF), recueillant des informations, fournissant faux-papiers et planques aux enfants traqués.

Nous suivons ainsi leur action de plus en plus urgente, mais aussi risquée, à partir de l’invasion de la Zone Libre par les Allemands, en novembre 1942. Malgré les nombreux personnages croisés dans l’album, le scénario de Pierre-Rolland Saint-Dizier parvient à conserver une lisibilité appréciable, tout en mettant des noms sur ces Justes parmi les Nations. Andrea Mutti et Angelo Bussacchini signent un dessin classique et des compositions de planche aérées, joliment mises en couleur par Luc Perdriset et Christian Lerolle. Un travail là encore appréciable, favorisant la fluidité de lecture.

Avec La maison des enfants, Plein Vent poursuit joliment sa ligne éditoriale, mettant en avant une histoire quelque peu méconnue, ainsi que le devoir de mémoire !

Par Vincent, le 02 juin 2025

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