La maison des plaisirs défendus

Yasunari marche depuis des jours en direction d’Osaka, où il compte trouver un nouveau maître. Il espère enfin passer une nuit à l’abri lorsqu’il arrive dans un village. Hélas, tout semble déjà endormi et il doit passer son chemin. Il trouve refuge sur un ponton, et s’endort. Son instinct de samouraï le réveille en sursaut, se sentant observé. Une jeune fille est là, lui proposant l’hospitalité de l’Okiya voisine (maison des geishas). Il accepte et après un délicieux repas, les quatre geishas de la maison lui proposent un jeu. S’il gagne, elles se plieront à ses volontés, dans le cas contraire, la situation sera inversée.

Par beuleu, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La maison des plaisirs défendus

Un autocollant sur la couverture prépare le lecteur : "Réservé à un public averti" car il s’agit en fait d’une BD érotique. Cependant, on est loin d’un Troubles fêtes de Loisel : le texte n’est pas juste un prétexte pour de jolies illustrations plutôt crues. On est ici dans l’érotisme, pas du tout dans la pornographie. Le seul point commun doit être un scénario écrit par une femme.
Le scénario de Jee-Yun est plutôt bien construit, et en retirant la douzaine de planches "dénudées" sur les 62 que compte l’album, on obtient une BD tout à fait "conventionnelle", avec une histoire qui tient la route, un personnage principal qui cherche des réponses aux questions soulevées par son étrange (més)aventure nocturne.
Ce n’est pas la première incursion graphique de Jung dans le Japon médiéval, il l’a déjà mis en scène dans Kwaïdan. Ses personnages sont fins et élancés, leurs profils aquilins dégagent une élégance certaine, faisant oublier les imperfections. Le découpage est intelligent et guide bien l’action. Les couleurs à quatre mains avec la scénariste sont travaillées, plutôt chaudes (cuivrées) passées les premières pages aux tonalités froides, comme la météo et l’accueil du village.
Au bilan, une jolie fable fantastique sur l’amour, la haine, et la lâcheté des hommes. Un album de qualité qui mérite d’atterrir dans les bibliothèques (mais néanmoins rangé sur l’étagère du haut …)

Par Beuleu, le 24 février 2006

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