La marque du Diable

Masuda et quelques uns de ses collègues sortent d’un bar lorsqu’ils assistent à une agression. Un homme visiblement fou furieux est en train de passer à tabac un couple en leur réclamant des excuses. Les nouveaux venus s’interposent et tuent accidentellement l’agresseur. Plutôt que de risquer des explications avec la police, tous préfèrent déguerpir.

Masuda rentre chez lui traumatisé par le drame. Le lendemain, son chef, qui était présent lors de l’agression, est poignardé en plein métro. Plus tard, c’est un autre de ses collègues qui est tué par de mystérieux agresseurs qui vengent la mort de l’un des leurs. Mais qui sont-ils et quel est l’étrange sigle dont tous sont affublés ?

Par legoffe, le 5 novembre 2012

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Notre avis sur La marque du Diable

C’est en 2001 que Motoro Mase a imaginé et publié au Japon Kyo Ichi, soit 4 ans environ avant qu’il ne se lance dans ce qui deviendra un best-seller, Ikigami. Le succès de cette série en France a légitimement incité les éditions Kazé à nous proposer la traduction de ce récit plus ancien. Mais l’éditeur ne s’est pas arrêté là puisque ce livre inclut également une histoire courte qui fut le prémisse à la série Ikigami. J’y reviendrai plus loin.

Commençons par Kyo Ichi, qui représente l’essentiel des pages de ce livre.

Il s’agit d’une histoire complète assez violente et sanguinolente qui met en scène un employé de bureau effacé, qui va se retrouver pourchassé par les adeptes d’une “secte”. Les horribles personnages qui veulent sa mort sont guidés par… l’homme censé avoir été tué dans la bagarre par laquelle débute l’histoire !

Je ne vous dévoilerais pas tous les tenants de ce manga afin de ne pas gâcher le plaisir de la lecture. Nous sommes, en tout cas, dans un genre assez différent d’Ikigami, plus proche de l’horreur que du thriller. Les scènes sanglantes sont nombreuses et l’auteur ne nous épargne aucun détail lorsqu’un personnage est tué. Et des morts, il y en a régulièrement !

L’auteur ne se limite toutefois pas à enchaîner les cadavres. Il a réellement construit son récit en apportant une intrigue et utilisant aussi les codes du polar. L’un des personnages secondaires, qui prend doucement de l’importance, est d’ailleurs un flic.

L’ensemble est mené à bon rythme, entraînant les personnages dans une spirale mortelle très convaincante. Les amateurs du genre ne devraient pas être déçus, d’autant que les graphismes sont, eux aussi, réussis. Réalistes, travaillés, ils nous plongent efficacement dans ce livre angoissant.

Les fans d’Ikigami sont aussi invités à ouvrir le livre, ne serait-ce que pour découvrir l’histoire courte qui fut à l’origine de la série, “Limit”. Ce “pilote” ne met pas du tout en scène le livreur d’ikigamis, mais deux lycéens d’une même classe qui reçoivent leur préavis de décès. Nous allons alors suivre leurs dernières heures, pendant lesquelles ils vont décider d’en “profiter” avant de trépasser.

Là encore, l’histoire n’est pas à mettre entre toutes les mains. Sexe et violence sont au programme, mais l’auteur ne le fait pas gratuitement. Il intègre déjà, à sa façon, des réflexions sur la nature humaine, ses forces et ses faiblesses. Qu’est ce qui dort au fond de chacun d’entre nous ? Devant la mort imminente, comment chacun réagira-t-il ? Les grands thèmes et les mécanismes de Ikigami sont déjà là, même si l’auteur n’a pas encore imaginé le rôle du livreur, ni le nom du préavis et encore moins le contexte politique du pays. Tout cela sera développé dans la série, que je ne peux que vous conseiller.

Voilà donc un nouveau livre qui ne vous laissera pas de marbre, qui mérite vraiment d’être lu… pour peu que vous ne soyez pas trop sensible !

Par Legoffe, le 5 novembre 2012

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