La Mécanique
En moi le chaos

Quelque part dans le futur, une mégalopole subit de plein fouet l’influence néfaste des organisations criminelles qui la contrôlent. Cependant, ces dernières s’interrogent sur l’apparition d’une nouvelle drogue qui ravage la population, le Blast, une substance de synthèse très puissante, qui entraîne une série d’overdoses et qui met en danger leurs propres trafics. Dans l’ombre, plusieurs personnages entament des routes qui sont destinées à se croiser…

Par fredgri, le 15 janvier 2025

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Notre avis sur La Mécanique #1 – En moi le chaos

Si ce premier volume nous réserve une lecture particulièrement prenante, c’est principalement parce qu’il installe une ambiance tendue où les pions se mettent en place lentement.

Kevan Stevens et Jef nous plongent dans un univers sombre et dystopique, aux relents policiers qui imposent des contrôles à tous les coins de rue, qui interdisent les manifestations nocturnes, la possession de livres, tandis que les organisations criminelles opèrent librement, s’inquiétant de l’émergence d’une drogue extrêmement néfaste qu’elles ne contrôlent pas. Le cadre évoque des références évidentes (cinéma, littérature, BD), tout en amenant un propos plus vaste sur le monde qui nous entoure.

Toutefois, il ne s’agit surtout que d’un premier tome introductif qui met bien plus en place ses bases que de développer d’hypothétiques réponses aux multiples questions qui se posent.
On est intrigué par ce mystérieux Vananka et sa guitare démontable qui est envoyé par ses commanditaires jouer devant des couples, durant leur ultime étreinte… Ou encore Safir, la fille du puissant patron du consortium criminel qui tient la ville sous sa coupe, qui se rend la nuit venue dans les sous-sols pour animer des concerts illicites. Le rythme est nonchalant, on sent bien que toutes ces pistes narratives vont finir par se rencontrer, mais pour l’instant la trame reste plutôt vague.
On aurait envie de ne pas se contenter d’attendre le prochain album pour voir les choses bouger, d’autant qu’il y a pas mal d’éléments accrocheurs, tant dans le scénario que sur le plan graphique.

Car Jef rend une copie vraiment exceptionnelle. Le dessin est à la fois très contrasté et expressif, avec un vrai souci du détail, des atmosphères lourdes et de la dynamique au sein des planches. Une leçon de bande dessinée qui fait plaisir, qui vient surtout confirmer tout le bien que l’on peut penser de cet artiste très productif qui n’a plus besoin de faire ses preuves.

Un bel album, malgré tout, bien qu’il nous laisse sur notre faim.

Par FredGri, le 15 janvier 2025

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