La mer à boire

L’homme s’appelle A, mais pour les besoins de l’aventure qu’il cherche absolument à retrouver, il décide de se faire désormais appeler Espoir-du-soir. Il a rendez-vous avec la jeune fille qu’il aime, androgyne, qui s’appelle B, à l’hôtel Métropole ! Elle n’est pas sur place, il décide de l’attendre, un groom vient le voir, on le demande à l’arrière de l’établissement. Il sort, croise une troupe de peaux-rouges et se fait capturer…
Pendant ce temps, B rencontre une femme sur sa route, accompagnée de jumelles noires qui lui conseillent de ne pas trop s’acharner avec son amoureux, bien plus âgé qu’elle, qu’elle n’est pas à la hauteur… Mais B est sûre d’elle, elle doit retrouver A, ou plutôt Espoir-du-soir… Non, maintenant il faut l’appeler Gloire-au-vainqueur…

Par fredgri, le 13 novembre 2022

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Notre avis sur La mer à boire

La mer à boire se présente vite comme un album qu’il faut décrypter, pour peu qu’on ai tous les outils en main pour cela !
Il peut s’agir d’un long rêve qui met en scène un artiste en quête de sa muse, qui ne sait plus très bien comment son aventure doit se terminer, qui cherche, explore… Qui se perd petit à petit dans sa fuite…
Il peut s’agir du rêve d’une jeune fille qui cherche cet idéal artistique, qui canalise ses envolées, leurs redonne un rythme, le plaisir de le contempler dans sa nudité, qui laisse couler son imagination.
Il pourrait être question d’un double sens métaphorique, le regard d’un artiste sur son histoire qui se cherche une conclusion, sur ses attentes d’aujourd’hui, sur son lien avec l’inspiration. Le A cherche son B, si proche et si loin… Le B de Blutch, le A d’Aventure.

Le récit disparait derrière les errances de ces étranges personnages, ce couple très contrasté qui se cherche, se trouve, qui se caresse, se marie. On peine à parfois suivre le fil de l’intrigue, à comprendre ou tout ça va nous amener. Mais je pense qu’il ne faut pas perdre son temps à tout recoller, il faut se laisser porter, s’immerger et sentir les éléments qui résonnent les uns avec els autres. On est dans un monde irréel, qui a sa propre logique. Les dialogues rebondissent les uns sur les autres, comme une sorte de mélange de répliques cinématographiques, jouant parfois sur l’absurde, les doubles sens, des références qui ne parlent peut-être qu’à l’auteur, mais qui participent à installer une atmosphère mystérieuse qui peut faire penser à l’univers de Lewis Carroll, à certains moments, ou encore à Lynch ou tout simplement à celui de Blutch, libre de toute contingence structurelle, qui nous plonge peut-être dans l’ultime aventure…

Je dois bien avouer que l’album garde une part de son mystère, qu’il peut déstabiliser. Mais si l’on accepte de se laisser imprégner, il se dévoile fascinant et captivant…

A lire une seconde, une troisième fois même, peut-être verrons-nous d’autres choses…

Pour les fans de Blutch !

Par FredGri, le 13 novembre 2022

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