La mode déshabillée

La mode déshabillée nous emporte au cœur de cette industrie complexe mais passionnante à étudier et à décrypter, de la tendance claquette-chaussettes, aux excentricités de Marie-Antoinette !

Par v-degache, le 24 février 2021

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Notre avis sur La mode déshabillée

La mode déshabillée aborde le sujet par le point de vue de la sociologie, en associant une habituée de l’enquête dessinée, Zoé Thouron (Florange : une lutte d’aujourd’hui, La revue dessinée…), et le docteur en sociologie de l’Université de Columbia, spécialiste des industries créatives, de la mode et du luxe, Frédéric Godart (Sociologie de la mode, 2010, éditions La découverte).
Cela permet un traitement original de cette industrie, et évite une approche purement historique, permettant de toucher un lectorat pas forcément passionné par le sujet !

Et il faut avouer que la mayonnaise prend ! Les auteurs arrivent à nous intéresser au concept de distinction / imitation, au problème de l’obsolescence, à l’évolution de la représentation des corps ou bien encore aux liens qu’entretiennent les réseaux sociaux et la mode . On y croise même un peu de géopolitique avec le soft power de Joseph Nye, d’histoire avec une Marie-Antoinette et sa "ministre des modes" Rose Bertin qui viennent rythmer le récit par leurs interventions.
Une vraie œuvre pluridisciplinaire, vulgarisatrice au sens noble du terme, menée joyeusement par notre duo qui se met en scène dans la BD afin de mener l’enquête, et cela dès la couverture sur laquelle ils tentent d’escalader la robe d’une longiligne top model !

Le dessin de Zoé Thouron nous oblige à évoquer une certaine influence paternelle (le papa Lefred-Thouron a tellement égayé nos lectures de Charlie Hebdo, de L’équipe magazine ou du Canard enchainé !) dans la représentation caricaturale des personnages et de leurs visages. Ce décalage entre ce trait particulier, ces gros nez, et le sujet traité, surprend au début, s’éloignant quelque peu d’un dessin réaliste qu’on s’attendrait à trouver pour représenter certains canons de beauté !

Le tout fonctionne cependant, est bien écrit, nous balade à travers les siècles, et ne perd pas le lecteur tout au long de ces 160 pages colorées, divertissantes, et intelligentes !

Par V. DEGACHE, le 24 février 2021

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