La nouvelle pornographie

Eut un temps, on parlait de pornographie dès qu’on voyait une jambe, les maillots de bain une pièce (pour les femmes) avec manches et shorty étaient à peine tolérés. Puis, on a assisté à la naissance des bikinis et des photos de Betty Page. La pornographie a donc fait un pas supplémentaire vu l’évolution des mœurs et nous sommes arrivés tranquillement vers la naissance des films X visionnés en salle de cinéma puis sur une chaîne cryptée à la télévision et enfin sur le net. Après avoir étudié la taille de Rocco Siffredi et les formes de Clara Morgane, après avoir abordé la sexualité du troisième âge, il fallait trouver des nouvelles idées pour aller encore plus loin et pour faire encore plus porno. Et bien, voilà qui est fait avec la « Nouvelle Pornographie » de Trondheim. 

Pas vraiment conçu pour se faire de l’argent (prix de vente 3 euros !) malgré le titre racoleur, il s’impose à tous comme une sorte de casse-tête universel mettant les lecteurs au défi de trouver les clés de compréhension. Nous entrons dans l’ère de la pornographie cérébrale (dans un premier temps).

Autant l’avouer, j’ai cherché ! Et après de multiples visions étranges j’ai finit par penser à la pornographie vue de l’intérieur (réf : les échographies) mais, de peur d’afficher mon incompétence dans ce domaine, j’ai posé la question à un autre lecteur qui semblait plus inspiré. Il me donna un indice confirmant ma supposition.
Conclusion, avec l’indice suivant : « Vue de l’intérieur » et les souvenirs des clichés des échographies, j’ai découvert la nouvelle pornographie de Trondheim qui se lâche littéralement et qui fait, à mon avis du hardcore bien caché derrière des points, des cercles, des formes géométriques beaucoup plus explicites qu’elles n’y paraissent au premier regard.
Si ce petit traité nouveau ne provoque pas d’excitation sexuelle comme pourrait le faire un film X (conçu dans ce but en tout cas…), il a l’avantage de faire travailler les méninges. Ouf, on n’est pas si bête. Quoique !… Enfin bon, il faut dire aussi qu’on n’est pas tous stimulés par le côté vulgaire de la pornographie encodée par dessus le marché.

Cet ouvrage de bande dessinée sans parole ni personnage (enfin..sans l’ensemble du corps qui va autour des quelques parties stratégiques nécessaires à l’acte sexuel), fait dans l’expérimental. Après les contraintes de l’Oubapo, voici l’introduction de l‘art abstrait dans la bande dessinée jusqu’alors réservée à la peinture. On en pense ce qu’on veut, en ce qui me concerne j’ai fini de jouer et je retourne à mes daguerréotypes.
A ceux qui ne vont pas résister, n’oubliez pas les préservatifs (non recommandés dans ce livret… pas bien ça !)

Par MARIE, le 1 mai 2006