La pédagogie du trottoir

Le métier de personnage de bandes dessinées est difficile tant la concurrence est rude. Les voies du seigneur passent pour Sœur Cécile par l’enfer de la consommation. La société a ses détracteurs qui comptent plus sur leur mob pour sortir de l’ornière que sur leur prochain. La rédemption a quelque chose de bon quand elle se traite en liquide.…
Tels sont, entre autres, les thèmes de courtes histoires que propose l’un des meilleurs pasticheurs que le monde de la bande dessinée puisse connaître.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La pédagogie du trottoir

Mais où peut-il bien trouver son inspiration pour réaliser une telle merveille ? C’est la question que je me pose face à ce conglomérat de tranches de vie totalement loufoques qui nous est servi et qui vaut son pesant de cacahuètes. Sur plus de soixante pages, François Boucq dresse une analyse parodique de notre univers commun dans un cocktail de nouvelles vitriolées.

L’acidité des propos bouscule sans grande méchanceté certains préceptes religieux, égratigne quelques principes sociaux, tourne en dérision la gente militaire, tombe dans le morbide délirant en traitant de la grande guerre, ridiculise l’importation des produits japonais de telle sorte que l’hilarité ne peut être qu’au rendez-vous. L’auteur se joue de toutes les situations en titillant notre esprit cartésien et nos zygomatiques.

En terme de pédagogie, François Boucq n’a pas son pareil pour nous transmettre son potentiel de dessinateur hors pair. Pointu dans la réalisation de ses caricatures, il fait étalage de toute une panoplie de personnages somme toute ordinaires vivant des situations inaccoutumées et abracadabrantesques. S’attachant au moindre détail révélateur, réalisant des perspectives exceptionnelles, il adopte un trait réaliste, tout en finesse et aux proportions démoniaques. Les expressions sont d’une qualité hors norme et permettent de faire passer sans ambiguïté le message voulu.

Vous aimez les récits corrosifs qui interpellent quelque part ? N’allez pas plus loin et jetez-vous sans retenue dans ce recueil de nouvelles jubilatoires qui a tout d’une méthode de sensibilisation à l’extravagance.

Par Phibes, le 16 octobre 2007

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