La petite révolution

Une ville, une dictature, des résistants. C’est dans ce contexte malsain que Florence, une jeune fille que l’on devine orpheline et livrée à elle-même, survit. Elle mène un combat quotidien difficile à la force de son culot, de ses pillages de la nourriture et en fumant cigarette sur cigarette. Sur le rythme lent et triste de la chanson du déserteur, elle se raccroche à la vie tout comme à Boris Vian ou au peu de gens qui constituent son entourage : Auguste, son pote tuberculeux, Monsieur Gonthier, l’antiquaire qui lui passe le disque et le beau Dominique.

Par geoffrey, le 3 septembre 2014

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Notre avis sur La petite révolution

Pour le second album édité par l’association québécoise Front Froid, La petite révolution de Boum, l’auteure Boum, alias Samantha Leriche-Gionet, fait mouche. Et fort. Face à une dictature implacable, cette histoire nous fait adhérer à la révolte d’une jeune fille prénommée Florence.

« Refusez d’obéir / refusez de la faire / n’allez pas à la guerre… » L’histoire est ancrée dans une réalité appartenant à un passé plus que proche. L’auteure ne laisse aucun indice quant à une affiliation avec un pays en particulier ou ne caractérise pas davantage la tyrannie. Celle-ci présente son visage hideux universel.

Contre celle-ci, Florence va petit à petit quitter ses questions personnelles et se rallier à tout un peuple jusqu’à embarquer dans l’affrontement plus généralisé. L’atmosphère de la révolution reste légère. Peu importe les morts, la vie est regardée par des yeux enfantins.

Dans ces péripéties, l’héroïne du roman graphique de 90 pages se révèle espiègle et attachante. Malgré un dessin qui emprunte son simplisme au manga – à l’image d’un foisonnement de zoom sur les visages sans aucun arrière-plan – l’émotion est présente tout au long de la BD. La volonté de Florence nous tient en haleine jusqu’à la dernière case. Et s’insinue en nous comme des paroles entêtantes. « Monsieur le président / je ne veux pas la faire / je ne suis pas sur terre / pour tuer des pauvres gens… »

Par Geoffrey, le 3 septembre 2014

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