La rafle d'Izieu

La rafle d’Izieu nous raconte ce jour du 6 avril 1944 où des soldats de la Wehrmacht embarquent 44 enfants juifs de la colonie et sept adultes, ainsi que leur funeste sort.

Pascal Bresson raonte d’une façon forte, prenante et poignante le destin des ces enfants juifs. Il pose aussi de bonnes questions au sujet de l’initiateur de la rafle. Est-ce Klaus Barbie ? Ont-ils été dénoncés ? Le scénariste aborde ces sujets par le biais des témoignages des personnes de la colonie et des voisins qui ont survécu et ont assisté à leur façon à ces moments tragiques. Ainsi, il fait débuter le récit par la création de la colonie, puis du 6 avril 1944, et des jours qui ont suivi. Ces moments difficiles, poignants, sont très bien retranscrits par les mots de l’auteur.

Par la suite, nous assistons au procès de Klaus Barbie où est abordé le sujet de la rafle d’Izieu. Quelle force dans les dialogues de Sabine Zlatin et des autres personnes ayant connu la colonie. Celle-ci apprend quelques temps après la guerre comment est mort son mari et trois enfants dans un camp. Là aussi, sans trop en faire, Bresson parvient à nous montrer l’horreur de ces instants et la détresse de cette femme qui gardait espoir.

Ce récit est vraiment une œuvre passionnante et importante pour ne pas oublier ces horreurs, ces meurtres d’enfants. Ce livre est fort bien construit. Il nous montre divers points de vue sur cette rafle d’Izieu, et comment tous ces témoins ont vécu par la suite avec ce souvenir.

Pour mettre en image cette histoire, c’est l’artiste italien Giulio Salvadori qui, avec son style simple et léger, va nous montrer ces moments durs, difficiles. Ce graphisme parvient à marquer beaucoup plus les esprits et à nous faire rentrer dans ces instants horribles de l’histoire. Ce choix est des plus judicieux.

Un dossier est disponible à la fin de l’ouvrage avec documents et photos autour de la colonie d’Izieu.

La rafle d’Izieu est une lecture que je vous recommande fortement. Une œuvre d’une grande importance, « pour ne surtout pas oublier » ! Un livre à mettre entre toutes les mains.

Par BERTHOLD, le 19 mars 2024