La rebouteuse

Le village de Saint-Simon a perdu aujourd’hui une de ces âmes. C’est l’Emile que l’on enterre devant un parterre d’autochtones attristés auxquels s’ajoute, en retard, Olivier, le fils du défunt. En ces circonstances, ce dernier, qui a quitté le bourg pour Paris, revoit ses anciennes connaissances et ne manque pas d’évoquer certains souvenirs douloureux auxquels sont associés les pratiques secrètes de la Mamé, autrement dit la désencraudeuse. Qui est-elle réellement, elle qui a disparu depuis quelques jours et dont l’absence semble mettre les habitants dans l’embarras ? Les réponses vont affluer et, dans leur sillage, vont faire tomber bien des secrets.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur La rebouteuse

Après "3 ardoises" chez Carabas, Séverine Lambour et Benoît Springer s’associent à nouveau pour la réalisation de ce one-shot qu’est "La rebouteuse". Ces derniers nous transportent au sein d’un terroir quelque peu ingrat, frappé par le soleil, et empli de lourds secrets sur lesquels plane l’ombre bienfaisante ou malfaisante de la Mamé.

Dès les premières pages, le ton est donné. L’ambiance plonge dans le dramatique dû à la mort et l’enterrement d’Emile et se poursuit habilement et gravement tout au long du récit. La fameuse guérisseuse qui alimente toutes les conversations ne se présente pas de suite à nous et, de par son absence remarquée, étend son aura jusqu’à nos esprits. Entre médication, pratiques bienfaisantes, et manipulations, envoûtement, le lecteur est obligé de tergiverser avant de se faire une opinion.

Mais ce n’est pas tout. En sus de ce personnage manipulateur incontournable de Saint-Simon, d’autres mystères se brisent et viennent, à chaque divulgation, appesantir le climat campagnard.

Au niveau graphique, le style s’est modifié par rapport aux "Funérailles de Luce". Le trait se veut plus épuré, d’une grande simplicité et la colorisation à l’ordinateur fait son apparition. Si les dialogues ne grèvent pas les vignettes, les longs plans muets sont considérablement explicites et parlent d’eux-mêmes. Tout s’imbrique parfaitement, entre passé (d’une couleur différente) et présent, dans une harmonie captivante.

Profitant de la sortie de ce présent album, les éditions Glénat commémorent leurs 40 ans d’existence et de labeur en augurant un parcours de 40 découvertes et en présentant des ouvrages de grand format agrémentés d’une jaquette/poster.

La campagne a ses secrets que toute une populace vivant aux dépens d’une rebouteuse ne va pas tarder à libérer. Ouvrez grands vos yeux, c’est simple, efficace et… envoûtant.

 

Par Phibes, le 21 janvier 2009

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