La Reine de Saba

Il y a 3 000 ans. On peut qualifier Makéda, la célèbre reine de Saba, de bien des manières : Elle était magnifique, extrêmement riche, cultivée, très intelligente. Son royaume s’étendait du Yémen au nord de l’Éthiopie et en Érythrée ; elle y imposa durablement la paix. Cependant, son nom est surtout resté grâce au défi qu’elle lança au roi Salomon, souverain de Juda et d’Israël, pour tester son intelligence…

Par fredgri, le 9 janvier 2025

Notre avis sur La Reine de Saba

Jean-Marie Michaud adapte, pour cet album, le livre de Marek Halter, paru initialement en 2008. Il revient ainsi sur l’extraordinaire destinée de cette fabuleuse reine qui reste au centre de la mythologie éthiopienne, bien que son existence même soit parfois contestée. Son nom est principalement mentionné dans divers passages de la Bible hébraïque, du Nouveau Testament et du Coran.
Cependant, tout en axant son récit sur la rencontre de Makeda avec Salomon, il revient progressivement sur la vie de cette reine mythique, nourrissant son récit de références culturelles, ponctuées régulièrement par le fameux Cantique des Cantiques attribué à Salomon, le roi d’Israël, ou ce dernier évoque son amour pour la belle reine.

On se laisse alors séduire par la richesse des décors, par le souci du détail de Michaud, épaulé par sa femme Sophie Michaud. Nous sommes transportés dans un monde légendaire et chatoyant qui fait revivre une lointaine époque traversée par de somptueux souverains recouverts d’or et de tissus richement ornés.

Mais le véritable intérêt de cet album reste dans le portrait d’une femme qui évolue dans un monde d’hommes, sans jamais baisser les épaules. Elle regarde ce roi réputé pour sa sagesse, d’égale à égal, elle le teste et impose alors, tranquillement, une communion de pensée qui va constituer, grâce à leur fils Menelik, le début d’une florissante dynastie d’empereurs d’Éthiopie. On ne peut qu’être impressionné par cette jeune reine décidée et particulièrement perspicace qui règne sans concession sur son royaume.

Le travail graphique de Michaud est de toute beauté. On avait déjà pu admirer la finesse de son trait sur « Mahabharata », au côté de Jean-Claude Carrière. Les ambiances sont douces, il intègre des mises en pages assez audacieuses, ça et là, rappelant les ornementations orientales qui rappellent ces vieux textes qui nous font glisser dans des scènes romanesques, délicates et émouvantes.

Un bel album, vivement conseillé.

Par FredGri, le 9 janvier 2025

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