La ride

Simon Boileau et Florent Pierre racontent, dans leur premier album, une expérience sportive autant qu’une envie d’évasion et un retour aux sources. Une BD parfaitement dans l’air du temps, donc, à l’heure où le vélo est redevenu petite reine et où chacun aspire à des horizons nouveaux, loin des tours et du béton. 

Ainsi, les auteurs franchissent le pas au moment où ils sentent que leur travail et leur quotidien les étouffent sournoisement. N’allez pas croire, néanmoins, qu’ils racontent une révolution dans leur vie. Comme ils le rappellent eux-même, à la fin du livre, la routine et le boulot les rattrapent toujours. Mais leurs expériences, et cette envie de se lancer dans de nouvelles aventures de temps à autres, sonnent comme un élan d’optimisme et une envie de lendemain qui chantent. 

Le fait, par ailleurs, qu’ils en aient tiré cet album démontre déjà leur capacité à faire de leur périple quelque chose de nouveau. Ils sont parvenus à se faire scénaristes avec brio, et dessinateur avec un talent certain. 

Le livre est un véritable instant de partage avec le grand public. L’émotion et l’humour, plein d’autodérision, fourmillent dans les pages. Il y en a autant que de villages traversés et de rencontres chaleureuses. La France des campagnes réserve, en effet, de très bons moments. 

Cet entrain et cette simplicité se retrouvent dans les dessins de Florent Pierre. Son trait, qui progresse au fil des pages comme les muscles au fil des kilomètres, a quelque chose de naïf et de naturel qui colle parfaitement à l’aventure. 

La Ride, c’est une expérience simple comme un coup de pédale. Mais combien seront vraiment prêts à la tenter ? En tout cas, la lecture de cette bande dessinée est déjà une bouffée d’oxygène dont il serait dommage de se priver. Elle vous procurera peut-être de nouvelles envie, qui sait ?

Par Legoffe, le 17 juillet 2023