La saison des flèches

Quand Irving McMulligan invente en 1879 un procédé permettant de mettre les Indiens en conserve, il ouvre la possibilité à n’importe qui de pouvoir "adopter" de véritables Indiens !
« Le Far-West à la maison pour 19 euros seulement », c’est un renouveau pour ce couple de retraités charentais, même si c’est parfois difficile de cohabiter avec une famille sioux. D’autant que rapidement l’aventure dérape, dans les pas des Indiens arrivent les bisons et les chercheurs d’or, le salon se change en canyon et le frigo en montagne… !

Par fredgri, le 22 octobre 2017

Notre avis sur La saison des flèches

Récemment, j’ai eu la surprise de découvrir cette réédition de La saison des flèches de Stento et Trouillard, paru initialement en 2009… On entre dans un univers complètement décalé ou les auteurs poussent leur concept jusqu’à ses limites les plus extrêmes.
Un couple de retraités reçoit un matin une boite de conserve contenant une famille d’indiens. Aussitôt, ils leur installent une chambre, avec un coin d’eau et essayent de communiquer avec eux. Bien évidemment, tout est très vite difficile, les deux retraités se documentent, tentent de s’abstraire du langage et progressivement le monde autour d’eux se transforme au grès de cette vie en tribu, de la chasse, de leur appartement qui devient territoire à arpenter inlassablement. Puis cette expérience devient le reflet d’une cohabitation territoriale plus ample… Il faut dorénavant se battre pour garder le terrain, pour empêcher les voisins de s’immiscer dans ce quotidien fantastique, ou même la bureaucratie de remettre en question tout ce qui se construit !

Le scénario fonctionne selon sa propre logique, mais très vite on comprend qu’il y a un second niveau de lecture, plus profond, plus "cynique". Cet appartement c’est l’homme d’aujourd’hui confronté à l’autre, à la cohabitation, qui doit réapprendre à maîtriser son existence, à se construire… Et j’en oublie, car il y a matière à décrypter de façon bien plus pertinente que ma maigre tentative !

Mais toujours est-il que cet album fait réfléchir, mais aussi rêver d’aventures, de long western métaphysique parfois étrange, mais incroyablement fascinant à la fois !

Graphiquement, c’est tout aussi audacieux, avec des changements de style, des jeux formels passionnants et une vraie volonté d’entraîner le lecteur dans une suite ininterrompue de tableaux magnifiques !

Un album qui ne laisse absolument pas indifférent, loin de là !

Par FredGri, le 22 octobre 2017

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