La Semaine des 7 Noël

Les trentes piteuses (trentes premières années du XXIème siècle) viennent de se conclure, en 2029, par un immense krash boursier. La France est totalement ruinée, les français au bout du rouleau. C’est dans cette situation catastrophe que le président français émet un projet de relance de l’économie par la consommation : fêter Noël toutes les semaines, se faire des cadeaux et penser à ses proches. Non seulement cela pourrait sauver la France de la sinistrose, mais en plus, cela relancerait le commerce de façon spectaculaire. Voter "oui" au référendum, la France se met à chanter les noëls le 3 août, puis le 10 août, puis le 17 août, ect… Ce retour à la surconsommation ne semble pas faire l’effet escompté, mais bon, maintenant qu’on a commencé, on ne peut plus tellement revenir en arrière… Les magasins de cadeaux feraient faillite d’un seul coup… Et puis c’est toujours moins pire que si on ne faisait rien du tout… Mais les choses se corsent au fur et à mesure : après avoir mis les cadeaux à des prix imposés, l’Etat français décrète que dorénavant, c’est tous les jours Noël. Prenant des allures de régime autoritaire, certains réagissent par la violence, en dézinguant un à un les nombreux Pères Noël…

Par Placido, le 1 septembre 2013

Notre avis sur La Semaine des 7 Noël

Chronique sociale, Policier, Humoristique, La Semaine des 7 Noëls, c’est un peu tout ça. Le social à travers une famille désœuvrée, les Prion, qui vivent serrés dans un minuscule appartement pourtant coupé en deux, un côté pour le père et la mère, séparés mais trop sans-le-sou pour changer de logement. Ils ont un fils, trop jeune pour ne pas tout bien comprendre mais suffisamment vieux pour voir que ça va mal. C’est à travers lui qu’on suivra toute l’histoire, à travers sa dictée qu’il doit faire l’école. Le genre policier, de part cette enquête de tueur de Père Noël, mené de main de maître par Staline et Stalone, un duo de flics costauds en infiltration improbable, n’hésitant pas entraîner abjection et désolation dans leur sillon, prêt à tout pour la (leur?) bonne cause. Et l’humour, qui irradie toute la BD. C’est d’ailleurs ce dernier point qui représente le véritable intérêt de cette BD. Un humour acide, faussement gentil, enrobé d’une ambiance limite post-apocalyptique avec ce ciel toujours rouge sang, l’omniprésence du gris industriel et ces visages, suintants et caricaturés à vous mettre mal à l’aise…

Bien sûr, l’intrigue policière sert de fil rouge et est un moyen de narration efficace (et rendu efficace par O’Groj), mais elle se met surtout au service de la comédie, brillamment illustré par les deux enfoirés de première que sont Staline et Stalone. Ou lorsqu’on croit que la situation ne pourrait pas être pire, et bien si, elle peut l’être.

Un monde tout pété, manipulé et déguisé à outrance, jusqu’à l’outrage. Mais on se marre bien, nous, derrière notre BD.

Par Placido, le 1 septembre 2013

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