La souffrance animale est insupportable

Jérôme, un artiste plasticien et performeur, ne supporte plus cette violence faite aux animaux. Depuis quelques temps, il intervient aussi bien dans des abattoirs, des laboratoires scientifiques que dans des galeries d’art, chaque lieu ou l’animal est le sujet, la victime. Il produit ainsi des œuvres « parasites », anonymement et totalement illégales, juste pour provoquer le public, l’interpeler sur la souffrance animale.
Cependant, l’une de ses excursions dérape, handicapant un vigile qui a voulu s’interposer et tuant le fils de l’artiste qui faisait partie de l’expédition artistique… Une enquête est alors lancée, et la jeune inspectrice chargée de l’affaire commence à se rapprocher des complices de Jérôme, mettant sérieusement en danger ses activités. Mais Jérôme va de plus en plus loin, la mort de son fils l’a tragiquement traumatisé. De plus en plus absolutiste, il décide de faire de son corps une expérience ultime en se transformant physiquement… Jusqu’où ira-t il ?

Par fredgri, le 19 janvier 2019

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Notre avis sur La souffrance animale est insupportable

Dès les premières pages on devine qu’on est dans un récit sans compromis, qui traite frontalement de son sujet, avec un personnage principal dont on comprend les idées, mais qui nous est tout de suite détestable, ne serait-ce que par son rapport aux autres, cette façon de ne penser qu’à son projet, sans équivoque, dut il pour cela sacrifier sa famille et le bien être de ses enfants… Et cet absolutisme il va le pousser jusqu’au bout…

Mais Michel Durand s’interroge sur le rôle et les limites de l’art dans la prise de conscience collective, sur le devoir et les limites de l’engagement. On comprend parfaitement cette colère qui éclate face à cette violence faite aux animaux, cette inhumanité qui use et abuse de ses pseudo privilèges, de cette "supériorité" auto-proclamée qui l’autorise, soi-disant, à ne considérer ces espèces que comme des objets tout juste bons à se faire charcuter, sans état d’âme, quitte même à les mettre en scène avec cynisme !
Mais en contre partie, à trop tendre sa vie vers un pur discours, une démarche transcendée, Jérôme se déshumanise aussi, rien ne compte plus pour lui que l’idée, l’acte artistique, quitte à s’assimiler lui même, sans hésitation…

A la lecture de cet album véritablement troublant et dérangeant, nous ne pouvons que rester en retrait. Les questions sont nombreuses, mais on reste fasciné par le rythme du scénario, par la virtuosité graphique, par cette mise en scène rigoureuse et audacieuse.
Un album qui rebondit assez habilement sur les récents débats pour la cause animal et tout ce mouvement végan qui s’implique, réagit et prend le "taureau" par les cornes !

Alors peut-être aurez-vous vous aussi envie de pousser le questionnement, en tout cas, laissez vous emporter dans ces pages passionnées qui interpellent !

Par FredGri, le 19 janvier 2019

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