La Splendeur du Pingouin

(Penguin: Pain and Prejudice 1 à 5 + Joker’s Asylum: The Penguin 1 + Countdown 52 29)
Oswald Cobblepot est plus connu comme Le Pingouin, ce redoutable adversaire du Batman ! Depuis son enfance il subit les railleries des uns et des autres et chaque fois sa haine de l’humanité grandit à la même vitesse que son pouvoir. Devenu riche et puissant il a semble-t il inversé la tendance quand il rencontre Cassandra, une aveugle très généreuse qui se laisse séduire par son charme apparent, plein de réserve, sans se douter de la cruauté qu’il exerce dans son dos !

Par fredgri, le 23 juillet 2013

Notre avis sur La Splendeur du Pingouin

Un album fascinant qui nous fait entrer dans les méandres des pensées les plus intimistes du Pingouin, avide de pouvoir, de contrôle, qui châtie tout ceux qui osent se moquer de lui, faisant alors preuve d’une très grande perversion cruelle.
Curieusement, les deux récits (la mini série et le one-shot de Aaron) se rejoignent car ils traitent exactement de la même chose, du cadre de vie du Pingouin, de son isolement et de son besoin de contrôler avec, à un moment donné, une romance qui pointe le bout du nez, qui lui donne un peu plus d’espoir. Ce qu’il y a aussi d’intéressant dans ce traitement c’est que non seulement il n’est tenté à aucun moment de rendre Cobblepot sympathique, mais qu’en plus tout est là pour accentuer le côté complètement désillusionné de ce personnage qui certes vit dans le luxe, mais passe sa vie dans un monde complètement paranoïaque ou tous se moquent de lui ou le moindre regard dans sa direction est interprété comme une menace, un jugement, une raillerie. Autour de ces convictions le Pingouin rythme sa vie de mille et une revanches sur untel qui l’aurait bousculé ou de tel autre qui aurait eu la mauvaise idée de sourire dans sa direction. Enfermé dans cette aliénante réalité Cobblepot n’a de cesse de vouloir prendre sa revanche. Et le scénario étale habilement tout le processus de pensée du bonhomme en insistant peut-être un peu trop sur ce systématisme qui enveloppe sa vie. Plus ça va, plus tout se répète sans cesse, vaguement troublé par une intervention du Batman, ou par une arrestation.
Le quotidien du Pingouin se meuble donc d’une série d’habitudes dans lesquelles il se réfugie, loin des autres, dans un cadre luxueux ou les uns et les autres ne peuvent que le craindre.

Hurwitz établie très subtilement une atmosphère très tendue qui devient malgré tout, progressivement, assez attachante. Non pas que le Pingouin gagne en charisme, mais mine de rien on comprend bien le processus de pensée qui lui vrille le cerveau. C’est très bien vu ! De plus, le graphisme oppressant de Kudranski amplifie parfaitement ce sentiment de malaise qui s’installe.
A la finale, le Pingouin n’a jamais été aussi "palpable", aussi "présent". Ce personnage "secondaire" gagne ici une véritable existence qui le sort du cadre du Bat-verse pour lui donner une aura inquiétante et quelque peu fascinante.

Cet album se lit donc comme une sorte de polar inversé, un vrai plaisir de lecture !

Par FredGri, le 23 juillet 2013

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