La tempête

Pour cette ultime mini-série de la Ligue des gentlemen extraordinaires, Alan Moore et Kevin O’ Neill décident de conclure tous les récits, un peu comme ils avaient voulu le faire dans le Black Dossier ! Et d’ailleurs, la comparaison se tient, tant la forme est extrêmement élaborée et les styles narratifs riches, mais surtout l’intrigue est très dense. Beaucoup d’éléments, avec des liens vers les anciennes histoires, les anciens groupes… Il faut suivre !

Peut-être que pour le coup, comme champ du cygne, les auteurs en font beaucoup, il faut bien connaître cet univers, ses codes et le sous texte qui amène Moore et O’Neill à régulièrement rendre hommage aux divers supports comme les strips, les vieilles publications dans les magazines anglais… C’en est presque étourdissant, tellement ça va dans tous les sens, avec virtuosité !
En contre partie, je reconnais que c’est parfois assez complexe à suivre, surtout dès que l’on se trouve dans le Blazing World qui est en complète reconstruction…

Mais pour cette toute dernière production (Moore et O’Neill ont annoncé un peu partout qu’ensuite ils arrêtaient les comics) il faut bien admettre que l’on est gâté. "The Tempest", qui se réfère à la dernière pièce de Shakespeare, se présente comme un récit conclusif qui fait le point sur les raisons secrètes qui ont motivé la création du groupe original, sur tout ce qui touche l’histoire de la League depuis ses débuts, mais aussi sur le regard des auteurs sur ce monde de l’édition populaire (accentué par des textes introductifs qui figurent sur la version en single, ou encore le courrier des lecteurs…) qu’ils connaissent très bien et qu’ils n’hésitent pas à critiquer durement !

Peut-être est-ce le moment de tout relire depuis les premiers numéros parus il y a vingt ans en 1999 ! Mais surtout le sublime Black Dossier qui reste un véritable monument d’expérimentation et d’hommages divers au genre !

N’hésitez plus, d’autant qu’avec cette traduction en français c’est un peu plus "limpide" !!!

Par FredGri, le 2 mars 2020