La tresse

Algésiras au dessin (Candélabres) et Lylian au scénario (How I live now, Lumière) signent chez Soleil l’adaptation du best-seller de la scénariste, comédienne, réalisatrice et romancière Laetitia Colombani, La Tresse (Grasset, 2017, Paris).
Trois destins de femmes se croisent tout au long du récit. Smita est Indienne et fait partie de la caste des Intouchables, elle va devoir fuir son village pour tenter de donner un avenir à sa fille. Giulia est Sicilienne et doit du jour au lendemain gérer l’atelier artisanal et familial de fabrique de perruques en cheveux naturels. Quant à la Canadienne et avocate Sarah, la maladie va l’obliger à revoir totalement son rythme de vie.
La chevelure va réunir ces trois histoires situées sur trois continents, va tresser un lien indicible entre ces trois femmes.

Cette adaptation se lit avec plaisir, la narration est fluide et le dessin d’Algésiras est honnête, bien que parfois un peu trop dépouillé au niveau des décors et arrière-plans. On a toutefois un peu de mal à rentrer dans ces trois vies tant le rythme est soutenu, la pagination étant sans doute trop réduite pour réellement pénétrer les enjeux de chacun des trois destins. On aimerait en savoir plus sur cette famille indienne subissant cette exclusion sociale, sur les problématiques économiques de l’activité de cet atelier sicilien tentant de survivre face à une mondialisation qui touche aussi la fabrication de perruques, ou sur les déboires de Sarah dans son cabinet d’avocats où il devient compliqué de concilier combat contre le cancer et travail.

La Tresse est une bonne porte d’entrée vers le roman Laeticia Colombani. Ceux qui n’ont pas lu le roman seront sans doute tentés d’aller parcourir celui-ci, quant à ceux qui ont déjà dévoré le livre, ils resteront peut-être sur leur faim devant cette transposition en bd !

Par V. DEGACHE, le 28 décembre 2022