La vérité nue

Les grandes vérités de la vie, c’est la matière même de cet album qui se dévore avec délectation ! Mais ce sont des vérités absurdes, ou tout simplement sorties de leur contexte.
Chaque page nous présente donc 4 cases, un échange entre deux protagonistes, une situation de bureau, de couloir, dans un laboratoire de recherche, ou en couple. Chaque personnage a une tête d’animal, ce qui accentue le côté non-sensique des scénettes.

James décortique alors notre rapport à la réalité, à nos contradictions. Chacun élabore une logique qui lui est propre, quitte souvent à faire sourire malgré lui, mais au travers duquel on peut parfois se retrouver ! Ce qui apparait ainsi absurde est souvent un trait d’esprit pris sans recul, sur le vif et le résultat est vraiment hilarant !

Cet album en format carré se dévore progressivement, en prenant notre temps. On y revient de temps en temps, on se retrouve assis sur un canapé, à écouter une Girafe parler de sa relation avec un bull-doge, du regard des autres. Et, petit à petit, nous découvrons qu’il est en fait question de nous tous, en tant que personnages lambda dans une réalité qu’il nous plait de transformer en fiction, de mettre en scène en s’exprimant sans réfléchir, en s’observant, comme si nous vivions dans un réseau social en grandeur nature !

James garde ainsi un regard vif sur cette société moderne qui s’étiole lentement. C’est pertinent, drôle et c’est surtout magnifiquement mis en image !

Un album assez discrètement sorti, que je vous encourage néanmoins à vite vous procurer !

Par FredGri, le 30 octobre 2020