La vie d'Otama

Alors qu’elle dessine dans le jardin familiale, la jeune Otama Kiyohara est remarquée par un sculpteur italien, Vincenzo Ragusa, qui passe par là et qui lui demande s’il elle accepterait de poser pour lui. C’est un coup de foudre quasi-immédiat entre eux deux. Ils se fiancent deux ans plus tard, mais devant un retour aux valeurs conservatrices au Japon, Vincenzo doit revenir en Italie, il demande alors à Otama de le suivre. Elle propose à sa sœur Ochiyo et son beau-frère Einosuke, tous deux artistes, de se joindre à l’aventure. Une fois arrivée à Palerme, la jeune peintre commence à se faire connaître par la qualité de son œuvre, se construisant une sérieuse réputation qui lui permet d’exposer un peu partout et d’enseigner…

Par fredgri, le 24 juin 2024

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Notre avis sur La vie d’Otama

Une vieille dame, seule dans sa riche propriété, à Tokyo, en 1936, reçoit la visite inopportune d’un jeune garçon qui vient chercher une balle perdue. Devant la curiosité de l’enfant, elle accepte de lui raconter quelques souvenirs, ces histoires que peuvent évoquer les peintures de son atelier privé. Il l’écoute, se passionne pour cette époque révolu qu’elle évoque pour lui. On se retrouve alors en 1876, dans un jardin, la vieille dame est jeune, elle peint un petit tableau, elle voit un inconnu s’approcher d’elle, lui demander de lui montrer ce qu’elle dessine, ils se regardent et c’est le début d’une longue histoire artistique, pleine d’aventures à l’étranger, de rencontres, de fulgurances, mais aussi de moments plus calmes…
Keiko Ichiguchi et Andrea Accardi se réunissent pour nous raconter la vie de la célèbre peintre japonaise, Kiyohara Otama, aussi connue sous le nom d’Eleonora Ragusa, qui suivi son mari Vincenzo Ragusa à Palerme, en 1882, ne revenant chez elle qu’une cinquantaine d’années plus tard, après la mort de Vincenzo. Le scénario alterne donc les séquences ou l’on suit le parcours de la jeune japonaise, avec sa famille, qui se lance dans l’aventure de la création d’une nouvelle école d’Art à Palerme, ou sa renommée gonfle de plus en plus, puis en 1936, lorsque plus âgée, elle se confie à cet enfant, l’encourageant dans son envie, lui aussi, de se lancer dans le dessin…

Il s’agit, ici, bel et bien d’une simple biographie qui permet néanmoins de présenter en même temps le cadre historique, comme par exemple, la tentative du coup d’état en 36… Ce qui donne à la fois une lecture éclairée sur les mœurs de l’époque, le regard sur les étrangers, le rapport de la société avec l’Art et les différences de culture, mais aussi sur l’état d’esprit dans le Japon des années 30/40 et la rupture entre les classes sociales.
Toutefois, on a aussi le sentiment que finalement tout se passe très bien, mis à part peut-être les réticences de la mère de Vincenzo, mais ça ne reste qu’au stade du détail. La jeune fille vit plutôt bien son expatriation, même s’il reste des préjugés sur son identité de japonaise, cela ne va guère très loin. On se laisse donc porter par un récit qui nous parle d’Art, du Japon, qui nous donne envie de creuser un peu plus le travail de cette jeune peintre qu’on aurait eu tendance à oublier au fil des décennies.
D’autant que graphiquement c’est vraiment très agréable, un trait doux et expressif qui sert merveilleusement le récit.

Une petite surprise très sympathique.

Par FredGri, le 24 juin 2024

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