La Vierge Froide et autres racontars

Il y a quelques décennies, au coeur des étendues glacées du Groenland.

Valfred est un vieux de la vieille et les longues périodes de nuit polaire ne l’effraient plus, contrairement à son compagnon Anton qui, lui, n’a pas encore l’habitude. Un phénomène qui peut vous rendre fou. Et puis il y a Herbert, qui vit à quelques jours de traîneau à chiens d’ici. La solitude aussi lui pèse. Mais l’arrivée d’un coq va bouleverser sa vie !
Et que dire de Lodvig, qui vit en sauvage et fait la gueule perpétuellement. Mais quand il se met à causer, même un gars qui cherche de la compagnie a soudain envie de se retrouver seul ! Pas facile de vivre au Groenland, mais que de racontars à partager quand on connaît ces hommes courageux et atypiques.

Par legoffe, le 12 mai 2010

Notre avis sur La Vierge Froide et autres racontars

Cet album est l’adaptation de sept des “racontars” écrits par Jorn Riel. Cet écrivain a passé seize années au Groenland, à partir de 1950. Ses textes sont un hommage aux hommes vivant dans ces études hostiles, faites de déserts de glace, de nuits sans fin et d’ours blancs.

Gwen de Bonneval et Hervé Tanquerelle se sont donc attaqués à des histoires atypiques, pas forcément faciles à adapter. On y parle, en effet, de sentiments, de sensations très personnelles, presque allégoriques à certains moments. Pourtant, ils donnent aux personnages une dimension humaine étonnante. Nous avons affaire à de sacrés bonshommes, des personnes hautes en couleurs. Barbes ou moustaches sont leurs points communs, tout comme leur capacité à vivre, plus ou moins bien, en solitaires.

Ils sont, à leur façon, des philosophes et des aventuriers, tous très attachants grâce au ton choisi par l’auteur. Il a voulu ses récits très humains, mais aussi dotés d’un humour subtil. La dérision est omniprésente. Mais comment cela pourrait-il en être autrement ? Nul doute que dans un milieu aussi hostile, les hommes devaient faire preuve d’un grand sens de la dérision pour passer les longs mois d’hiver au Groenland.

Graphiquement, l’ensemble est réussi. Nos héros du grand nord ont de sacrées bouilles et s’animent étonnamment dans les pages grâce au style très vivant de Tanquerelle. La qualité est permanente et le coup de crayon est valorisé par un beau noir et blanc si bien maîtrisé que l’on pourrait presque deviner les couleurs qui se cachent derrière ces histoires. Il faut d’ailleurs saluer la qualité générale de l’album qui en fait un “beau livre”.

On comprend donc le bon écho qu’a reçu La Vierge Froide lors de sa parution. Pour ma part, je regrette juste un certain manque de rythme, selon les histoires. Il est parfois laborieux d’entrer dans le récit. Il s’agit d’abord d’introspections humoristiques dans la vie de ces hommes, une plongée dans leurs pensées, dans leurs doutes. Ceux qui imaginent vivre des aventures à la Jack London en seraient pour leurs frais. Vous voilà prévenus avant d’entreprendre ce voyage.

Par Legoffe, le 12 mai 2010

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