La villa sur la falaise

10 ans que la collection Écritures nous propose des albums passionnants, depuis 2002. Pour fêter ce dixième anniversaire, Casterman a demandé à dix auteurs de tous horizons de raconter, chacun à leur façon, la suite d’un pitch original de Benoit Sokal.
C’est assez simple, une femme apprend que la vieille demeure de ses parents, disparus depuis quelques temps, est en train de s’écrouler le long d’une falaise. Pour l’instant la moitié de la maison a glissé. Dans la voiture qu’elle a garé pas très loin son fils dort. Un homme l’observe derrière sa fenêtre, il trouve qu’elle ressemble tellement à sa mère…
Dix ans, dix auteurs, dix récits, dix regards…

Par fredgri, le 21 octobre 2012

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Notre avis sur La villa sur la falaise

Donc oui, l’amorce est assez simple, elle peut ouvrir sur pas mal de routes. On peut décider d’explorer les souvenirs de la jeune femme, les rêves du garçon, la confrontation avec la réalité de cette maison qui s’effondre. Qu’en faire ? Rester ? Tenter de la sauver ? Tout détruire et partir rapidement ? Se rappeler les pas dans ces couloirs ?
L’exercice de style est donc propice à ouvrir vers toute sorte de récits, d’univers.

Et, globalement, j’ai été assez touché par ces courtes histoires qui ont majoritairement décidé de traiter des questionnements de l’héroïne, Charlotte Dorval, face à l’inexorable, cet effondrement qui relègue le souvenir à l’état d’idée, loin des photos jaunies, des accoudoirs de canapé usé… Progressivement, il faut faire son deuil, accepter de regarder les traces disparaître…

Alors bien sur, c’est très inégal, parfois anecdotique, parfois même complètement hors sujet (le récit de Tanigushi, par exemple), mais il transpire de chacune de ces pages une sorte de longue pensée légèrement mélancolique, ou plutôt nostalgique. Mais, assez étrangement, on se retrouve plutôt dans des récits attentistes, et, mis à part Saulne et Isabel Kreitz, les auteurs restent tout de même dans le même cadre d’origine, s’échappant à peine du pitch, se suffisant du postulat imposé au départ.
Ainsi, au delà de l’originalité de la démarche, c’est surtout un prétexte ludique pour permettre à tout ces auteurs de mettre en scène leur univers, leur sensibilité. Et ainsi, ceux qui, comme moi ne connaissaient qu’assez peu de ces artistes, c’est une vraie découverte, passionnante entrée en matière, porte ouverte vers leurs albums plus personnels !

Fêter de cette manière les dix ans d’une collection aussi riche qu’Écritures, c’est une excellente idée. D’autant que le projet met en avant la créativité, la communication, l’ouverture d’un éditeur vers ses auteurs et une cohérence éditoriale. Une parfaite démonstration, pleine de finesse, de subtilité !

Alors en effet, je n’ai pas accroché à tout ces récits de la même façon, mais ils m’ont intrigué, fait réfléchir et, c’est sur, je vais revenir vers ces noms !

Par FredGri, le 21 octobre 2012

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