La voix des hommes qui se mirent

C’est ça. Une sorte de radio-trottoir… De caméra curieuse qui se promène dans la rue à la rencontre d’hommes qui ont des choses à dire, à raconter, à se rappeler… sur l’amour, sur les femmes, et sur eux. Forcément.

Sébastien Vassant et Gilles Larher aiment cette ambiance de one-man-show. On en avait profité dans leur précédente BD et on a le plaisir d’y re-goûter. Ce regard proche des gens n’empêche pas la "caméra" de s’en éloigner pour ne pas nous en proposer qu’une vision réduite à leurs bustes.

Le scénariste Gilles Larher s’en donne à cœur joie en donnant la parole à ces "hommes qui se mirent". Il aime jouer avec leurs manières de s’exprimer et nous rappelle que lui aussi se régale à utiliser la langue française en donnant à sa BD un titre aussi proustien que l’était celui de la précédente (également aux éditions Futuropolis) : L’accablante apathie des dimanches à Rosbif…

En noir et blanc, les histoires particulières de La voix des hommes qui se mirent sont fortes d’un humour différent à chaque fois, en fonction de leur "héros". Elles sont également touchantes par leur fond ; par le regard qu’ont posé les auteurs sur ces expériences de Monsieur Tout-le-monde déballées au grand jour.

Une fois de plus, ce tandem Vassant-Larher prouve ses qualités de conteur, de metteur en scène, de cadreur… La voix des hommes qui se mirent est une croustillante série de portraits. A découvrir.
 

Par Sylvestre, le 16 avril 2009