LADY MECHANIKA
Le monstre du Ministère de Satan

C’est la fête de la fondation de Mechanika City. Accompagnée par le jeune Fred, Lady Mechanika retrouve en ces lieux festifs le Docteur Litteleton et sa fille Alexandra. Pendant que les plus jeunes foncent vers les attractions, les deux adultes discutent sur les analyses de sang pratiquées sur la créature surnaturelle capturée précédemment et sur celle de la Lady. Tout laisse penser que toutes les deux bénéficient d’un composant non identifié. Le médecin saisit ce moment pour déclarer son impuissance à guérir sa fille de la maladie qui la touche et c’est lors de cet aveu que Lady Mechanika lui dévoile un pan de son passé obscur, lorsque, toute jeune, elle avait placé à tort toute sa confiance en la personne de Katherine Winter. C’était à la suite de son internement musclé au ministère de la Santé lors duquel elle fut confiée aux soins du mystérieux diacre Grindlethorn. Intrigué par sa grande résilience et ses membres en métal greffés, le chirurgien masqué se lance dans un examen très poussé. Autant dire que la jeune fille va devoir supporter des sévices ignobles en un lieu où sont parqués d’autres phénomènes monstrueux. La présence de Kat va toutefois l’aider à surmonter l’angoisse ambiante.

Par phibes, le 2 janvier 2024

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Notre avis sur LADY MECHANIKA #8 – Le monstre du Ministère de Satan

Ce nouvel album permet à Joe Benitez, créateur de la fameuse et atypique Lady Mechanika, de travailler plus en profondeur son personnage et de nous offrir enfin une partie de l’histoire très mystérieuse de cette héroïne de chair, de sang et de fer. En effet, c’est lors d’un échange avec son ami le Docteur Litteleton, que l’aventurière a décidé de livrer un pan de sa terrible jeunesse.

Le récit est des plus palpitants. Il a le privilège de jouer très habilement entre deux époques (le présent, lors des festivités de la Fondation et le passé, au moment où Lady Mechanika est récupérée par les sbires du Ministère de la Santé et tout particulièrement par le singulier diacre Grindlethorn). L’évocation est pour le moins tourmentée, tant la jeune fille aux prothèses de fer est appelée à vivre des moments de douleurs physiques et psychologiques intenses. Par ce biais, Joe Benitez touche le fond de l’humanité et nous ouvre les portes d’un univers fou, très sombre et « monstrueux » au cœur duquel des pratiques sordides sont utilisées. La souffrance a donc sa place et inonde toutes les planches de ce tome.

Force est de constater que Lady Mechanika nous émeut tout particulièrement dans cette intrigue très tendue. Celle-ci a la particularité de nous faire faire des rencontres hors norme dans un milieu qui ressemble au musée des horreurs et qui est traversé par des personnages fortement inquiétants comme le diacre masqué ou par Kat et bien d’autres. On s’interroge sur le véritable rôle de ces derniers qui sont appelés à influencer la destinée de la pauvre Lady Mechanika. Bien évidemment, tout n’est pas encore dit (Joe Benitez souhaitant en garder sous la semelle) mais cet album est une étape dans la vie personnelle de l’héroïne qui est loin d’avoir d’en avoir fini avec ses vicissitudes (le final de celui-ci en est la preuve).

Dans des ambiances steampunk qui font la marque de fabrique de cette série, le dessin reste à la hauteur de nos espérances car très dynamique et esthétiquement attirant. Certes, l’artiste vogue en pleine noirceur avec des intervenants monstrueux troublant à souhait, suscitant du fait beaucoup d’effroi, mais sait aussi jouer sur la beauté de son personnage principal dans des tenues ô combien sophistiquées. Le détail est on ne peut plus présent, découvert à la faveur de plans audacieux qui forcent l’intérêt.

Un huitième volume volontairement très sombre, à découvrir surtout parce qu’il dévoile un pan sur les origines de Lady Mechanika. Frissons garantis !

Par Phibes, le 2 janvier 2024

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