LAIT PATERNEL (LE)
Livre 1 : les errances de Rufus Himmelstoss

Munich, juin 2005. Victor retrouve son père, Rufus. Mais l’homme est sur son lit de mort.

Il ne l’avait plus vu depuis 30 ans. Victor n’avait que six ans et ne voyait déjà que peu son paternel, commercial, joueur invétéré et coureur de jupon. Ni lui, ni sa mère n’ont su ce qu’il était devenu, pourquoi il avait disparu de la surface de la planète un jour de 1975. L’explication est enfin arrivée…

Par legoffe, le 24 avril 2022

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Notre avis sur LAIT PATERNEL (LE) # – Livre 1 : les errances de Rufus Himmelstoss

Uli Oesterle s’est inspiré de sa propre vie pour réaliser ce roman graphique sans concession. L’auteur a, en effet, eu peu de contacts avec son père, et ce dernier avait de nombreux points communs avec le personnage de Rufus.

Le récit se concentre principalement sur ce dernier, nous permettant de découvrir, progressivement, sa descente aux enfers et les raisons de sa disparition de la vie de son fils et de sa femme. Les dessins, magistralement dessinés, sont alors en noir et blanc.

Mais certaines parties – moins nombreuses – sont dédiées à Victor dans les années 2000, avec des teintes, cette fois, violacées.
On suit des moments de vies qui représentent bien ses épreuves et les boulets psychologiques que traîne le personnage, qui n’a pas eu de père. Il est tourmenté par la manière dont il doit lui-même gérer sa propre paternité. S’il s’accroche à sa passion pour la création d’illustrations et de BD, il est parfois tenté par l’alcool, cherchant des échappatoires. De quoi mettre sa vie de couple en danger.

Oesterle possède une grande maîtrise du récit. S’il aborde des sujets difficiles, il n’offre pas une histoire déprimante car il sait glisser régulièrement des scènes ou des phrases dont le côté provocateur confère parfois à l’humour corrosif. Sa manière de décrire les personnages – et un peu sa famille à travers eux – se veut ainsi sans tabous.

On ressort touchés par ce drame, prévu en quatre épisodes, mais aussi admiratifs du travail graphique d’Oesterle. Les planches dégagent une grande force et participent à l’ambiance particulière de la bande dessinée. Le choix des cadrages, les perspectives, tout est pensé avec brio. Dargaud l’a bien compris et n’a pas lésiné sur la qualité d’impression qui en fait un ouvrage aussi beau que sombre.

Par Legoffe, le 24 avril 2022

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