LANCASTER
Le royaume souterrain

Sur la base polaire d’Hyperborée, le groupe composé des professeurs Clarke et Malone, de Jim Lancaster, Robert Caradine et Audrey Duquesne se prépare à partir vers la masse nuageuse sous laquelle un trou énorme aurait été détecté. Avec l’intention de découvrir les restes d’une civilisation ancienne disparue depuis très longtemps, les cinq explorateurs embarquent à bord d’un snow cat à destination du gouffre. Une fois arrivé et après moult supputations et surprises, ils entament une descente de longue haleine. Quel type de découverte vont-ils faire au fin fond de ce précipice ? Dans tous les cas, elle sera loin de celle qu’ils escomptaient et qui va les obliger à se retrouver face à leur ancien adversaire Bernd Scheinder…

Par phibes, le 16 mai 2014

Publicité

Notre avis sur LANCASTER #2/2 – Le royaume souterrain

Après une entrée en matière retentissante qui permettait à la fois d’installer les bases d’une intrigue contemporaine (année 1959) et de mettre à l’honneur un nouvel héros, l’intarissable Christophe Bec revient dans cette aventure pour nous en donner les tenants et les aboutissants. En effet, les dernières planches précédentes étaient de loin de satisfaire l’appétence du lecteur sur la fameuse quête du professeur Graham C. Clarke et il devenait urgent de savoir si celle-ci avait les chances d’aboutir.

Ce deuxième tome permet donc au groupe constitué autour du scientifique de se lancer dans une mission d’exploration arctique vers une destination qui engendre inévitablement à la fois le mystère et l’incertitude la plus extrême. A ce jeu, Christophe Bec est passé maître pour installer ses récits (Carthago, Prométhée, Ténèbres, Pandémonium…) dans une tension palpable qui ravira sans nul doute les fans de ce type d’histoires. Si le bout du tunnel (ou plutôt du gouffre) est d’une opacité caractérisée, il ne fait aucun doute que l’avancée à tâtons de l’équipe scientifique va toutefois déliter très progressivement le secret sur la civilisation recherchée jusqu’à que l’on atteigne le dénouement final explicatif.

La partie qui se joue bénéficie donc d’une bonne dose d’adrénaline via un déroulement rebondissant (voire un style) un tantinet désuet, volontairement adopté en hommage à des aventures ou des personnages des années 50/60 comme Bob Morane (d’Henri Vernes), Luc Orient (de Greg) ou Jean Valhardi (de Jean Doisy). Surfant habilement sur cette vague scénaristique par des ficelles fantastiques déjà éprouvées (l’intervention du commandant Maccoll en est une), Christophe Bec y maintient un bon antagonisme entre l’équipe d’explorateurs (très pour ne pas dire trop homogène, aucun, bien que différent, ne semble surpasser les autres, même le héros Jim) et celle d’anciens nazis, chacune dans des motivations très spécifiques. Par ailleurs, le scénariste ne manque pas d’utiliser, pour bien expliciter certaines situations, quelques flash-back qui, l’on peut le concéder, sont employés à bon escient et donnent un peu plus de poids, d’un côté, à la bonne compréhension de l’intrigue, et de l’autre, du particularisme de certains personnages.

Pourtant très inspiré par l’univers comics, Jean-Jacques Dzialowski peut être à l’origine de travaux en cohérence avec celui franco-belge. Avec la série Lancaster, l’artiste offre une représentation graphique ayant beaucoup de charme, dans une conventionalité qui lorgne sympathiquement vers celle des bandes dessinées produites dans les années 50/60. A cet égard, la conception des décors (au sein du gouffre) et l’animation des personnages démontrent sans contestation que l’artiste bénéficie d’un coup de crayon remarquablement bien aiguisé.

Une fin d’aventure à rebondissements qui allie agréablement mystère, histoire et fantastique, bien entreprenante et qui pourrait installer le tout nouveau Jim Lancaster dans une succession de nouvelles équipées. L’avenir nous le dira !

Par Phibes, le 16 mai 2014

Publicité