Larkia

Larkia est une excellente surprise, non seulement parce que nous retrouvons Ingrid Chabbert dans un style vif et violent qu’on ne lui connaissait pas forcément, mais surtout parce que l’album nous emporte dès les premières pages dans une narration vive et très prenante, une sorte de thriller à 200 à l’heure.
Et même si l’on n’a pas forcément tous les éléments pour tout comprendre, on se laisse prendre au jeu sans se poser de question, comprenant progressivement les tenants et aboutissant du récit, qui est Larkia et ce qui l’a amené ou elle en est, et aussi pourquoi ces gars surarmés la poursuivent !

Tout le ressort de cette aventure va donc découler de son rythme, des rebondissements et de ce qui se révèle au fur et à mesure que viennent s’alterner les scènes du passé et celles du "présent". Mais ce que j’aime aussi, c’est cette façon de ne pas trop nous en dire, de savoir entretenir habilement les non-dits. Ingrid Chabbert ne nous propose pas une histoire ou tout est expliqué, elle nous dit suffisamment de choses pour qu’on puisse soit broder le reste de notre côté, soit l’imaginer.
En contre-partie, peut-être que l’intrigue est un peu brouillonne dans les angles, qu’il aurait mérité un peu de précision deçi delà, mais dans l’état on peut très bien apprécier cette lecture pour ce qu’elle nous offre, de la rage, du sang, un sentiment d’urgence…

Il faut dire que graphiquement, c’est du très beau travail. Patricio Angel Delpeche allie un dessin très propre et extrêmement dynamique, avec des cadrages vraiment pertinents et très bien dosés. Du très beau travail qui transcende le scénario !

Un album percutant et une héroïne que l’on a envie de retrouver… Croisons les doigts !

Par FredGri, le 22 avril 2021