Last girl standing

"Last girl standing", c’est l’autobiographie de Trina Robbins, grand nom du comics underground féminin, qui a défendu très tôt le féminisme dans ce milieu majoritairement masculin qui avait tendance à ne pas prendre les autrices assez au sérieux. Dès le milieu des années 60, elle a tenu une boutique de fringues dans l’East Village, elle a fréquenté le milieu des rock stars, rencontré la plupart des acteurs de la scène comics US et a créé la première anthologie de comics 100 % féminine, pour finalement devenir l’une des plus importantes historiennes du comics…

Par fredgri, le 25 septembre 2022

Notre avis sur Last girl standing

Peut-être, si vous n’êtes pas trop familier avec l’histoire des comics US, n’avez-vous pas trop entendu parler de Trina Robbins, sachez toutefois qu’elle est l’une des grandes icônes de la scène US, qu’elle a écrit pas mal de livres sur la place des autrices dans les comics, leur histoire, qu’elle a aussi beaucoup milité pour des revendications féministes, une meilleure reconnaissance des femmes… Trina Robbins est l’un des très grands noms de la bande dessinée américaine, tout simplement !

Avec cette autobiographie, on peut redécouvrir son parcours complètement atypique qui débute par une boutique de fringue à New York qui lui permet de côtoyer le milieu de la Pop rock américaine, de croiser de nombreuses stars du moment. Puis au début des années 70, de plonger dans les comics underground et ses premières difficultés pour évoluer dans un monde de mecs, limite misogynes, d’où l’émergence progressive d’une conscience féministe qui va mener à la création de Wimmen’s Comix… Malgré tout, Trina Robbins s’attarde beaucoup, au moins sur la grosse première partie, sur les anecdotes sexuelles, sur qui couche avec qui, qui sont ses partenaires, quelle star elle a croisé etc.
Alors en effet, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une autobiographie, pas d’une histoire des comics, donc la part de subjectivité et d’anecdotique est logique, voir même complètement normale, même si cette phase est peut-être un peu longue. Mais c’est aussi une façon d’insister sur la richesse de cette expérience, sur tout ce qui constitue cette femme hors du commun et sur ce qui a pu la marquer quand elle est passée du milieu New-yorkais plus ouvert, la mode et la musique, au monde bien plus fermé des comix, avec ces groupes de dessinateurs auprès de qui il fut très difficile de faire ses marques, visiblement, si ce n’est en s’auto-produisant.

Ce livre se révèle alors passionnant dans son aspect témoignage de l’intérieur sur une industrie majoritairement masculine, sans pour autant tomber dans le réquisitoire ultra féministe, ni dans les accusations amères. On est charmé par le ton désinvolte de l’écriture qui rend le propos plein de charme. On a envie d’en savoir davantage sur son travail, de relire certaines de ses BD, découvrir ses livres plus récents et même l’adaptation de Bunch of Jews, écrit initialement par son père.

Trina Robbins nous invite ainsi à une longue évocation de son histoire dont la sincérité la rend encore plus attachante !

Très conseillé !

Par FredGri, le 25 septembre 2022

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