LAURENT SCHWARTZ, Les engagements d'un médaillé Fields

Laurent Schwartz est le premier Français à s’être vu décerner la prestigieuse médaille Fields récompensant les recherches mathématiques. C’était pour ses travaux sur la « Théorie des distributions » (aujourd’hui largement enseignée) qu’il a reçu son prix ; en 1950, à Boston où son passé de trotskiste a bien failli l’empêcher de se présenter, les Etats-Unis étant à cette époque en pleine chasse aux sorcières.
Son passé et ses idées trotskistes, c’était une chose, mais ce dont Laurent Schwartz a surtout fait montre tout au long de sa vie, c’est un engagement total dès lors qu’il se battait pour une cause. Et des causes, il en a embrassées ! Fortement marqué pendant la seconde guerre mondiale par les violences qui ont frappé la communauté juive (et sa famille, par extension), Laurent Schwartz a toujours été très sensible aux injustices faites aux communautés humaines.
C’est ainsi qu’il a dénoncé les tortures pendant la guerre d’Algérie et s’est ému du sort des Vietnamiens lorsque des guerres ont déchiré leur pays… C’est ainsi qu’il est entré en politique et, qu’en plus de continuer à enseigner, aidé par son aura de personnalité, il a participé à la création et au développement de groupes et de réseaux rassemblant des mathématiciens comme lui pour se battre contre toute forme d’injustice en France aussi bien qu’à l’international.

Par sylvestre, le 1 avril 2024

Notre avis sur LAURENT SCHWARTZ, Les engagements d’un médaillé Fields

Equivalente à un prix Nobel qui récompenserait des mathématiciens, la médaille Fields s’est rappelée au bon souvenir des Français il y a quelques années, en 2010, quand Cédric Villani l’a obtenue. Mais c’est Laurent Schwartz le tout premier Français à l’avoir reçue, en 1950, et c’est sa biographie qui vous est proposée dans cet ouvrage faisant se succéder pour cela une dizaine de chapitres en bandes dessinées et des pages documentaires complémentaires qu’on trouvera entre.
Le visuel de couverture saura vous intriguer : mais qui donc est cet homme dont le nom ne vous disait sans doute trop rien ? Serait-ce un quelconque Américain, comme pourraient le laisser supposer ces banderoles visibles derrière lui, dans les rangs d’une manifestation ? Et pourquoi donc y a-t-il cet étrange papillon de nuit sur son épaule, là, au premier plan ?
Vous trouverez les réponses à vos questions dans cet intéressant concentré d’histoire et de mathématiques. Vous aurez en effet droit à un cours sur la théorie des distributions que Laurent Schwartz a su maîtriser et transmettre (bon, perso, moi, je n’ai toujours pas tout compris, mais bon…) mais vous découvrirez aussi et surtout la force d’engagement de cet homme qui aura été de bien des nobles combats pendant toute sa vie.
Deux-trois petites erreurs à part (Hanoï et Saïgon confondues page 45, ou un Antouillet vs un Authouillet pages 14 et 53 (où un « pouvait » aurait dû être un « pouvais », aussi, d’ailleurs, mais bon, bref !)) ce recueil de BD est fort des précisions qu’il apporte tout en restant clair et accessible. Il rend hommage à un grand personnage décédé en 2002 après que dans la même collection ont été mis à l’honneur Sophie Germain et Joseph Fourier.

Par Sylvestre, le 1 avril 2024

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