Le beau voyage

Léa apprend la mort de son père, décédé alors qu’il avait à peine 57 ans. La jeune femme, animatrice de télévision connue, se replonge alors dans le passé. De cette introspection familiale ressortent des souvenirs difficiles. Mais peut être est ce un mal nécessaire pour que Léa puisse enfin laisser derrière elle les fardeaux qui l’ont empêchée de vivre jusqu’ici.

Par legoffe, le 28 janvier 2013

Notre avis sur Le beau voyage

L’auteur du très beau Lydie revient avec un nouveau livre émouvant et intimiste et, en même temps, très universel de part les sujets qu’il développe. Zidrou relate, en effet, l’environnement familial et les drames qui peuvent écorcher le quotidien de chacun d’entre-nous. Des drames qui font partie de notre construction personnelle, ou de notre déconstruction d’ailleurs, tout dépendant de la manière dont l’individu gèrera l’épreuve en question.

Nous suivons donc Léa, qui ouvre la porte des souvenirs après la mort d’un père peu présent, elle qui avait déjà perdu sa mère plusieurs années auparavant. Elle y fera des découvertes qui lui ouvriront les yeux sur des questionnements restés jusque-là sans réponses, abordant par la même occasion un autre thème sensible dont je ne dirai rien pour ne pas dévoiler le final de l’histoire.

L’auteur a réalisé, pour cela, une construction narrative particulièrement bien faite. Si les premières scènes paraissent être des morceaux de puzzle difficiles à placer pour le lecteur, l’histoire devient très vite beaucoup plus claire, au fur et à mesure que l’auteur révèle l’histoire de Léa et de sa famille.

Zidrou aborde des sujets difficiles et particulièrement dramatiques, mais – comme à son habitude – il parvient à le faire sans tomber dans le mélo. L’émotion est omniprésente, mais l’introspection est subtile, délicate. Ce “beau voyage” (du titre d’une chanson de Bobby Lapointe) est, en fait, un retour vers le passé, et donc une épreuve douloureuse pour Léa. Mais le beau est peut être au bout de ces moments difficiles, pour peu que l’on puisse lâcher son fardeau.

Pour ce voyage, Zidrou s’est fait accompagner par Benoît Springer dont le dessin, aux traits légèrement tourmentés, s’adapte parfaitement au récit. Je suis particulièrement impressionné par sa capacité, en quelques coups de crayon, à faire passer les émotions des personnages, à donner du sens et de la vie dans les regards.

Ce livre impressionne par sa capacité à retranscrire tout ce qui a pu faire de Léa ce qu’elle est, de part ce qu’elle a vécu, de part ses relations avec ses parents. Le sujet est, forcement, universel et il laissera chacun d’entre-nous dans ses réflexions personnelles au terme d’une lecture chargée d’émotions.

Par Legoffe, le 28 janvier 2013

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