Le cas Alan Turing

La Seconde Guerre Mondiale a commencé. Alan Turing, mathématicien de premier ordre, est recruté par les services secrets britanniques pour rejoindre le GC & CS, dit « Le Chiffre ». La vaste équipe en question se retrouve à Bletchley Park pour, notamment, casser le code de la machine Enigma utilisée par l’armée allemande. 

Mais la mission semble quasi insurmontable, même pour les spécialistes, car la clé du code change tous les jours ; et les possibilités sont immenses.

Par legoffe, le 1 octobre 2023

Publicité

Notre avis sur Le cas Alan Turing

Les Arènes proposent, en cette rentrée, une réédition de la biographie d’Alan Turing parue, à l’origine, en 2015. 

Ce nom vous est sans doute familier, surtout depuis le film à succès Imitation Game. Turing joua un rôle clé au sein du GC & CS. Et ses idées et concepts ont été déterminants dans le développement de l’informatique moderne.

Le livre se concentre sur la période de la Seconde Guerre Mondiale, tout en distillant des scènes de la jeunesse de Turing et d’autres ayant lieu après-guerre.

Arnaud Delalande cherche, dans le livre, un équilibre entre le travail du mathématicien au sein du Chiffre et une incursion dans la psychologie du personnage. Cela permet au lecteur d’apprécier le génie de l’homme, et de voir comment était organisée la course au décryptage des codes allemands durant le conflit.

Il faut, bien sûr, prendre du recul car, si la BD est concentrée sur Alan Turing, il ne faut pas pour autant oublier que ces opérations durent leur succès global à une multitude de gens et de circonstances. 

Nous sommes aussi face à la complexité du personnage, souvent perdu dans ses réflexions, dans son monde de chiffres, tout en montrant sa capacité à trouver des aspects très pratiques à ses recherches, contrairement à d’autres scientifiques plus théoriciens. 

Enfin, certaines images évoquent les tourments de Turing face à son homosexualité dans une société où cela était strictement interdit et passible de condamnation. Le mathématicien en sera la victime par la suite, malgré les services rendus à la nation, le poussant au suicide.

Pour mettre en images le propos, Eric Liberge a choisi la voie du réalisme, voire du classicisme. On sent un gros travail pour reconstituer cette époque. Je trouve juste dommage qu’il ait autant utilisé des fonds noirs pour finaliser un certain nombre de cases. Cela assombrit les planches même si l’on peut aussi dire que l’ambiance sinistre de l’époque en sort renforcée.

Une biographie intéressante, qui permet de replonger dans cette sombre période et de comprendre comment les Britanniques s’organisèrent, avec leurs alliés, pour contrer les nazis grâce à l’espionnage des communications.

Par Legoffe, le 30 septembre 2023

Publicité