Le cas David Zimmerman

La vie de David Zimmerman est terne. A 34 ans, il est un photographe de talent, mais la reconnaissance tarde. Il vit seul depuis qu’Alice l’a quitté et la seule folie dans son existence est d’avoir un ami jovial et bien plus sociable que lui, Harry. 

Ce dernier parvient justement à le trainer à une fête pour le Jour de l’An. Alors que la soirée bat son plein, il aperçoit, au milieu des danseurs, une femme au regard hypnotique. Il la suit dans une autre pièce et là, sans un mot, ils font l’amour. 

Le lendemain, David se réveille seul chez lui. La fille n’est pas à ses côtés. Mais, lorsqu’il se lève et passe devant un miroir, c’est la stupeur. Il se regarde mais c’est le visage de la femme qu’il voit ! Il en perd connaissance. Lorsqu’il reprend connaissance, le trentenaire doit se rendre à l’évidence. Il n’est plus sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool. Il se trouve bel et bien dans le corps de cette inconnue. 

Il tente de comprendre ce qu’il s’est passé et, surtout, de retrouver la mystérieuse femme qui occupe maintenant son enveloppe charnelle.

Par legoffe, le 24 novembre 2024

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Notre avis sur Le cas David Zimmerman

J’avais beaucoup aimé les deux premiers livres de Lucas Harari, aux dessins splendides et à l’ambiance énigmatique. Il s’est, cette fois, associé à son frère Arthur, brillant scénariste au cinéma, qui signe là sa première expérience en bande dessinée. Et quelle expérience ! Ils explorent de manière originale un thème pourtant traité déjà maintes fois.

Rien de bien surprenant venant de Lucas, qui a réussi brillamment ses premiers romans graphiques. Et rien d’étonnant non plus de la part d’Arthur. Il vous a, sans doute, déjà bluffés avec des films comme Onoda, 10 000 nuits dans la jungle ou le très primé Anatomie d’une chute.

Tous deux nous racontent donc le destin de David Zimmerman, qui va basculer un soir de réveillon, commençant l’a nouvelle année dans le corps d’une femme qu’il ne connaît pas et avec qui il a « simplement » eu une relation sexuelle durant la nuit. 

Les histoires d’esprits échangeant leur corps, de manière involontaire, ne manquent pas, notamment en BD et, plus particulièrement, en manga. Si les frères Harari n’ont donc rien inventé, ils ont su donner à leur récit un souffle novateur. Les surprises ne vont pas manquer, en effet, au fil de l’enquête de David, désireux de retrouver cette mystérieuse femme… et son corps d’homme ! 

Les auteurs décrivent avec subtilité et intelligence les réactions du héros, sa manière d’affronter cette situation folle. Ils imaginent également d’autres personnages intéressants, autant de portraits permettant de s’interroger sur la vie et la question de l’identité, de nos racines, de la nature propre de tout un chacun. 

Le livre a beau faire plus de 300 pages, on le dévore, pressés par l’irrésistible envie de connaître la chute de ce scénario étourdissant. 

La claque est aussi visuelle. Lucas Harari fait, une fois encore, un travail splendide. La puissance des traits, des regards, hypnotise le lecteur qui est également happé par les perspectives incroyables dont le dessinateur est capable. Un très beau livre, donc, à glisser sous le sapin de tous les fans de bande dessinée. Ils songeront sans doute longtemps à ce drame et à sa conclusion pour le moins inattendue. 

Par Legoffe, le 24 novembre 2024

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