Le champ des possibles

Marsu est une jeune architecte aux idées neuves. Lors d’un colloque, alors qu’elle présente un ambitieux projet, elle rencontre Thom qui vient de mettre au point un outil permettant d’accéder à un monde virtuel fascinant. Tout d’abord réticente, Marsu finit par se laisser tenter. Séduite par les charmes de cette existence parallèle, elle entame progressivement une relation « amoureuse » avec l’ingénieur, tout en aimant passionnément son mari dans la vrai vie…

Par fredgri, le 11 février 2024

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Notre avis sur Le champ des possibles

Quelle que soit l’époque, les moyens, le genre, les histoires d’amour restent certainement le thème qui a le plus nourri l’imaginaire des artistes. Avec Le champ des possibles, Véro Cazot et Anaïs Bernabé s’intéressent non seulement à la possibilité d’un double amour, mais aussi aux charmes envoutants du virtuel qui redéfinit notre rapport à l’autre.

Jusque-là, on avait surtout droit à des constats alarmistes qui mettaient en garde contre les dangers de ce repli sur soi, le côté maladivement addictif, tout en mettant de côté l’aspect sincère des sentiments qui pouvaient s’y développer. Cette fois, la démarche est à l’opposé. Certes, les autrices nous parlent de cette addiction dont Marsu peine à s’extraire, même si elle ne le veut pas vraiment, mais il s’agit surtout d’observer l’évolution des sentiments de la jeune femme au contact de ce nouvel espace d’expérimentation social.
Cependant, il n’est pas question de proposer un récit sombre, avec du conflit marital, mais de ne garder pratiquement que le côté positif. Car, finalement, tout se déroule bien autour de Marsu, elle glisse très facilement d’une réalité à l’autre, elle a un mari particulièrement compréhensif, elle évolue dans un cadre de vie très ouvert d’esprit et même si cette double histoire d’amour lui pose des questions, elle l’assume sans soucis. On est vraiment dans une utopie optimiste, parfois un peu lisse, mais qui a le mérite de poser les bases d’un débat intéressant.

Graphiquement, le travail d’Anaïs Bernabé est extrêmement impressionnant. Elle alterne plusieurs styles, adoptant pour tout ce qui touche le monde d’Athom une magnifique technique au crayon de couleur pleine de vie, de touches colorées… On en a plein les yeux, c’est très beau. Résolument l’élément qui fait toute la différence dans cet album, on commence à le feuilleter on ne peut qu’être séduit par ce que l’on découvre.

Je ne saurais donc assez vous conseiller de vous pencher sur ce bel album.

Par FredGri, le 11 février 2024

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