Le Château des étoiles
1869, la conquête de l'espace 1/2

Prépubliée en trois parties de 24 pages sous forme de "tabloids" ce premier album du Château des étoiles nous ramène en 1869, en Bavière, alors que la Prusse de Bismark est en train de devenir une nation extrêmement puissante. Le jeune roi Ludwig garde néanmoins ses rêves de voyage et même s’ils ne sont pas très en accord avec les objectifs de Bismark ils montrent bien que le roi entre progressivement dans l’age moderne et progressiste.

Alex Alice nous entraîne dans un univers délicieusement steampunk sans pour autant trop forcer sur les gadgets. Le cadre est là, on retrouve même des idées que pourraient avoir eu Vernes ou Burroughs, l’Ether, les rêves de voyages dans l’espace, un jeune héros qui retrouve les notes de sa mère exploratrice (d’ailleurs qu’est-il réellement advenu d’elle ? Mystère !) et des ennemis machiavéliques ! De la bonne aventure, du feuilleton, du rythme et une intrigue très accrocheuse ! Que demander de plus ?

Et ça fonctionne admirablement bien dès le début. Séraphin est très charismatique, l’archétype du héros débrouillard aux ressources inépuisables, accompagné par ses amis et son père scientifique.
Alors oui Alice se contente de recettes archi usées, mais cela lui permet surtout de s’inscrire dans un héritage populaire très marqué. Ces pulp qu’on lisait au kilomètre, ces feuilletons qui captivaient les lecteurs chaque semaine, le rendez-vous parfait qu’on retrouve ici, tout d’abord par le biais des trois parutions mensuelles, mais surtout par l’esprit de ce projet !
En revenant ainsi sur les fondamentaux de l’aventure Alex Alice nous invite à se mettre à la place du jeune Séraphin afin de rêver de voyages…

L’artiste livre ici un album qu’il dirige tout seul (si on excepte les articles écrits par Alex Nikolavitch), il s’agit donc à la fois d’un récit passionnant, mais surtout de planches magnifiques ou son talent explose littéralement à chaque case. Son trait s’est légèrement épuré, se contentant de crayonnés mis en couleur directement, mais franchement le résultat est particulièrement convainquant ! On se laisse entraîner sans répits dans cette histoire qui se déploie devant nous au grès des larges cases, du ciel ennuagé, des hauts couloirs d’un château de Bavière, ou perdu dans les yeux de la jeune Sissi, magnifique impératrice très populaire…

Un premier album qui pose les jalons d’une série qui promet d’être captivante, et ça n’est que le début !

Par FredGri, le 28 juillet 2014