Le cheval d'orgueil

Bertrand Galic, retravaille le récit en lui gardant toute son authenticité et sa fraicheur, il nous propose une relecture du roman qu’il organise en petits chapitres, comme autant d’histoires, de petits contes enracinés dans les légendes bretonnes.

C’est un vrai bonheur de se replonger dans cette Bretagne aux pieds solidement ancrés dans la terre, où le bon sens et les croyances font avancer les petites gens.
Si l’adaptation est libre, le scénariste a su conserver totalement l’esprit du roman, rendant avec maitrise tout ce que Pierre-Jakez Hélias avait pu introduire comme base sociale, historique et humaine à son roman.

Fils de paysans pauvres, Pierre-Jakez eu cette chance de vivre dans une famille à l’esprit ouvert qui privilégia la connaissance et l’instruction et ce sont ces quelques années pleines de vie, d’amour et de découvertes que nous redécouvrons ici.
Avec ces personnages attachants, c’est la réalité de cette Bretagne d’entre les deux guerres que nous partageons avec la pauvreté, la disette, les rouges, les blancs, la volonté du gouvernement d’éradiquer la culture régionale, et par-dessus tout, la fierté et le pragmatisme des personnages.

C’est une vraie leçon de vie que nous condense Bertrand Galic.

Marc Lizano est aux commandes de la délicate mise en image de cette adaptation et son choix graphique, surprenant au premier abord, séduit totalement.
De grosses têtes sur un petit corps, qui mettent en avant les idées, les convictions plutôt que les gestes du quotidien, on s’attarde sur ces visages, ces expressions qui décuplent le choix et le poids des mots tout en donnant à l’ensemble de l’album une distanciation qui sauve du misérabilisme ou du régionalisme pur et dur.

Par Olivier, le 11 janvier 2016