LE CHEVALIER AU DRAGON
Au Vème siècle, en Grande-Bretagne, alors que les Romains ont fui les territoires sous la pression des différents peuples autochtones, Arthur a réussi à coaliser un certain nombre et forger le royaume de Logres. Après s’être entouré de valeureux chevaliers qu’il réunit autour d’une table ronde au sein de son château de Camelot, il proscrit les cultes ancestraux et fait fuir de fait de nombreux adeptes de ces derniers. En marge de ces évènements, sur l’île Non-Sachante, le jeune pêcheur Sivar apprend lors d’une altercation que des bruits courent sur son compte et surtout sur son ascendance mystérieuse. Il en réfère à son père adoptif qui lui apprend qu’il a été confié par Merlin l’enchanteur à la suite du décès de sa mère et que pour en savoir plus, il doit consulter Groa, la sorcière de la Montagne de Feu. A son contact, Sivar apprend qu’il est le fils de Lilith, une des dernières sorcières, et que dans un monde grevé par les ténèbres, son destin sera grand. Le jeune homme décide pour parfaire sa connaissance de partir à la recherche des deux autres sorcières, Nimue et Morgane. Pendant ce temps, cette dernière qui a été isolée par son demi-frère Arthur au château de Caerllion, au Pays de Galles, rumine sa vengeance envers celui-ci. Et Sivar, par les actions de la sorcière, va bientôt connaître sa première désillusion en perdant son amie Dana, son père adoptif et tous ceux du village où il vivait. Avec l’épée d’Elcmar, sinistre seigneur du Blodorn, Sivar part assouvir sa soif de vengeance en prenant le chemin de Camelot.
Par phibes, le 28 décembre 2023
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782505120162
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Notre avis sur LE CHEVALIER AU DRAGON
On en connaît certains comme Karadoc, Lancelot, Perceval, Galahad qui animent la célèbre table ronde des chevaliers appartenant à la légende arthurienne. Grâce à ses énormes recherches historiques faites aux quatre coins de l’Europe, Emanuele Arioli, artiste spécialisé dans les études médiévales, en a « déniché » un nouveau, Ségurant, chevalier inconnu du grand public ayant la particularité d’être associé à un dragon. Fort de cette découverte, l’artiste a élaboré la destinée de ce personnage atypique inspirée d’un roman arthurien disparu et retrouvé grâce à des bribes de récits s’y rapportant, à des sources diverses glanées ça et là.
Grâce à ce format illustré, Ségurant nommé ici Sivar vient donc livrer son parcours, de sa tendre enfance à sa quête effrénée du Graal pour devenir in fine le dernier des chevaliers de la Table Ronde. Le récit est évidemment épique et met en présence un antagonisme des plus puissants. On se laisse donc porter par cette aventure avec, d’un côté, un chevalier en devenir au cœur pur, et de l’autre, une sorcière (Morgane pour la citer) on ne peut plus mauvaise et ambitieuse.
Dans des accents très prononcés de légendes arthuriennes, Emanuele Arioli actionne plusieurs leviers dans son équipée. Se faisant fort de mélanger la romance, la fantasy, la magie, l’action, la violence… et même un soupçon d’humour, l’auteur nous assure une mixité qui n’est pas pour déplaire. Une voix-off assez présente parsème l’histoire de Sivar et se voit associée à des dialogues également assez étoffés. On concèdera que cette profusion de texte entame certes un tant soit peu la dynamique du récit mais donne un certain coffre à l’ensemble. L’artiste amène également quelques surprises comme le rôle à contre-emploi de Merlin l’enchanteur ou mêlant le parcours initiatique de Sivar à deux personnages Didan et Golian bien empathiques.
Graphiquement, Emiliano Tanzillo donne une réelle épaisseur à l’histoire de Sivar. Coloriste de la première heure, cet artiste n’hésite pas à franchir le pas pour dessiner Carambolla (paru en 2022) et enfoncer le clou avec cet album. Il ne fait aucun doute que son travail reste de qualité, grâce à un choix esthétique de personnages expressifs et sensibles (en particulier Sivar et ses partisans) et de décors denses qui dénotent une belle recherche. Dans tous les cas, le détail se révèle à chaque vignette et donne une étoffe arthurienne concluante, le tout rehaussé par une superbe colorisation.
Une revisite fortement appréciable de la quête du Graal par le prisme d’un chevalier de la Table Ronde dont la « résurrection » a permis à Emanuele Arioli de nous offrir une vision aventureuse et fantasy de la légende d’Arthur.
Par Phibes, le 28 décembre 2023