Le chien qui louche

Fabien est agent d’accueil et de surveillance au musée du Louvre, depuis pas mal de temps il sort avec Mathilde et il est temps qu’il fasse la connaissance avec la belle famille, les frangins, le père et le grand-père… La rencontre est des plus coquasses, évidemment, mais au bout d’un moment on lui présente le tableau d’un aïeul: "Le chien qui louche" et comme Fabien est un "connaisseur" on glisse dans la conversation que peut-être pourrait-il faire entrer l’œuvre au Louvre… Fabien est bien embêté, car ce qui a commencé comme une plaisanterie prend bizarrement les allures d’une promesse… Il finit par se confier à un vieil habitué du musée, monsieur Balouchi…

Par fredgri, le 15 septembre 2013

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Notre avis sur Le chien qui louche

Etienne Davodeau vient rejoindre la liste très intéressante des projets fruits de la collaboration entre Futuropolis et le musée du Louvre. Dans cet album, l’auteur rend un vibrant hommage au prestigieux musée au travers d’une visite presque guidée ou il observe les touristes et autres habitués venus s’extasier ou se recueillir sur tel ou tel chef d’œuvre, véritable miroir de l’histoire humaine ! Mais en prenant comme personnage central Fabien, il se propose de rester en retrait, contemplatif, l’homme fait son travail, il préfère certaines salles à d’autres, il y a une connivence, il aiguise son regard, et quand sa belle famille lui demande de voir s’il serait possible que le vieux tableau familial, la haut dans le grenier, puisse aller rejoindre les monuments de l’Art au Louvre c’est tout un plan légèrement plus complexe du musée qui s’ouvre à lui. Il découvre alors "La République du Louvre", un groupe très influent de joyeux farfelus qui ont le pouvoir d’accepter ou non une nouvelle acquisition. En même temps, il s’interroge sur le statut d’œuvre de ce tableau assez maladroit et ce qui au départ n’était qu’une façon assez primaire de séduire sa belle famille va vite devenir un challenge qui le dépasse…

Davodeau livre donc ici un récit très prenant, avec pas mal d’humour, de légèreté, sans se prendre la tête une seconde. On glisse dans ces pages en suivant les échanges complices entre Fabien et Mathilde, leur quotidien, leur plan sur l’avenir, la rencontre avec la belle famille est réellement très drôle, elle creuse la différence qu’il peut y avoir antre provinciaux et les "parigots", on se vanne, on se teste, et au milieu la jeune femme, dépitée, ne pense qu’au retour…
Il y a dans cette écriture un vrai amour des personnages, quelque chose qui les rend vivants, comme par opposition à ces œuvres qui restent là, inertes, qui ne peuvent que vibrer de cette vie qu’elles représentent seulement. Ainsi, l’auteur anime cette visite d’une tendre et attachante digression sur Fabien, sur sa relation avec Mathilde, ses beaux-frères, son métier, sa vie de tout les jours… Il n’y a pas vraiment d’enjeux personnels la dedans, juste un homme qui voudrait faire en sorte que tout se passe bien, même si ça peut légèrement le dépasser !

Le scénario est donc assez habile et subtile à la fois. Car, sans vraiment le voir venir, on s’attache à ce musée, on aurait envie de s’y balader, tout en ayant l’impression de ne l’avoir que croisé dans cet album, en arrière fond, pris dans l’histoire de Fabien et de ce tableau. Les personnages sont truculents, avec des vraies "bouilles" et une grande expressivité, Davodeau a su les rendre attachants, palpables et encore une fois très vivants !

Une très bonne lecture avec un auteur peut-être moins impliqué que dans "Les Ignorants" par exemple, néanmoins je vous conseille cette passionnante lecture !

Par FredGri, le 15 septembre 2013

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