Le corbeau, l'affaire Grégory Villemin

Il y a 40 ans, le Petit Grégory, 4 ans, était retrouvé mort, bras et pieds liés, à Lépanges-sur-Vologne, dans la Vologne, rivière des Vosges.
La France entière découvrait alors une famille aux rapports complexes, un corbeau harceleur sévissant dans cette région reculée, puis les journalistes, par centaines, tentant tous de mener des enquêtes parallèles en interviewant les membres de la famille, les voisins, les gendarmes… Et ce petit juge d’instruction, prêt à tout pour faire parler de lui, et réussir à découvrir le ou les coupables de ce meurtre… D’erreurs en erreurs, ce fait divers va devenir celui qui aura fait le plus couler d’encre.
40 ans après, le coupable reste totalement inconnu.
L’affaire Grégory est devenue l’affaire française la plus mythique.

Par aub, le 4 octobre 2024

Notre avis sur Le corbeau, l’affaire Grégory Villemin

Cette affaire, connue de tous ou presque, fait à nouveau parler d’elle avec cette triste date anniversaire. C’était un 16 octobre 1984, dans les Vosges profondes, à Lépanges-sur-Vologne, que le petit Grégory Villemin, 4 ans, disparaissait. Il était retrouvé, quelques heures plus tard, mort, bras et pieds liés, dans une rivière voisine, la Vologne.

La France entière va suivre alors les rebondissements de ce fait divers, et garde encore aujourd’hui en mémoire le visage de cet enfant si tôt disparu.

Photo non datée du petit Grégory Villemin (AFP)

Aujourd’hui, 40 ans plus tard, ce fait divers n’est toujours pas élucidé. Le meurtrier n’a toujours pas été officiellement découvert, et l’enquête se poursuit.

Tout cela ne nous rajeunit pas. Je me souviens très bien de cette histoire dont TOUT le monde parlait. Non seulement la presse écrite, les radios et TV, mais également un fait divers présent dans les conversations de tout un chacun… Nous ne pouvions pas passer à coté de cette sordide histoire.

On dit souvent qu’en France, au foot il y a autant de sélectionneurs que d’habitants, et bien dans l’affaire du petit Grégory il y avait autant d’enquêteurs que d’habitants… Tout le monde avait son point de vue, tout le monde commentait les rebondissements de cette affaire.

C’est aussi à cette période-là que l’on a certainement découvert ce qu’étaient les vautours de journalistes, prêts à tout pour avoir le scoop, l’image qui ferait parler d’eux, l’interview qui ferait chavirer les derniers éléments de l’enquête.

Aujourd’hui… voici l’album « Le Corbeau, l’affaire Grégory Villemin », un nouvel ouvrage qui nous (re)plonge dans l’histoire de cette affaire. Tout au long des 183 pages de l’album, on est emporté par le rythme de l’enquête et ses rebondissements. J’ai adoré la narration de ce roman graphique, car il est jalonné régulièrement par des pages qui relatent des éléments de l’enquête (articles de journaux, extraits d’auditions…), ce qui accentue encore la véracité de l’histoire, en donnant une authenticité indéniable.

Ayant vécu ces évènements comme simple observateur de l’époque, je les ai retrouvés tels qu’ils étaient dans mes souvenirs, mais aussi j’ai découvert de nombreux éléments qui, soit m’avaient échappé, soit n’avaient nullement été racontés à l’époque des faits. Pour ma part, cela a encore étayé l’histoire et les évènements qui en découlent. C’est un énorme travail de recherche de documentation, une enquête sur la véracité des faits qui donne tout l’intérêt de cette BD.

Du coté des illustrations, le style très réaliste de Grégory Lé et le travail de recherche très poussé pour relater l’histoire dans les lieux exacts ou elle s’est déroulée apporte évidement un vrai plus.

Maintenant, que vous connaissiez ce fait divers ou pas, l’album est une réelle enquête policière et journalistique, qui prend aux tripes et qui donne l’envie d’en connaitre la fin, si un jour il y en a une.

Par AUB, le 4 octobre 2024

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