Le dernier assaut - Nouvelle édition

Avec Le dernier assaut, Tardi revenait sur les champs de batailles de la Première Guerre mondiale.

Tardi nous en aura mis « plein la gueule » avec cette œuvre et cela nous remue bien les tripes ! Nous ne sortons pas indemne de cette lecture.

Il nous présente le récit d’Augustin, un brancardier qui tue le blessé qu’il transportait, et qui traverse divers champs de batailles, des tranchées et des villages abandonnés, croise des soldats morts et vivants, des blessés. A chaque fois, en voix off, le narrateur (Tardi) nous raconte l’histoire de ces gens, de ces soldats, de ces hommes qui ont quitté leur patrie (les Africains, les Russes…) et qui sont abandonnés en mourant pour un pays qui, finalement, leur est indifférent.

Tardi frappe fort avec cette œuvre. Il nous plonge dans l’horreur de la guerre, il nous fait partager ce sentiment d’être vraiment au cœur de la bataille, des tranchées françaises, sales, vétustes, pourries et celles des Allemands, solides, bien organisées, un peu propres. On croise des mourants, des blessés graves. Il nous raconte l’histoire du gaz et des masques.

Et le moment crucial de ce livre, c’est le dernier assaut… En quelques planches, sans un mot, l’auteur nous donne vraiment la sensation de charger, de subir le feu ennemi, de se battre au corps à corps, avec des pelles ou des baïonnettes, luttant tout simplement pour survivre et non plus pour un drapeau ou un pays…

Démontrant qu’une image parle plus que des mots, certaines cases sont là pour nous choquer, pour nous toucher au plus profond et nous faire réfléchir, nous rappeler ce qu’ont vécu nos grands-parents.

Cette nouvelle édition propose aussi un CD avec de nouveaux enregistrements de textes par Tardi, ainsi que des chansons contre la guerre, interprétées par Dominique Grange, qui est accompagnée par le groupe Accordzéâm.

Avec Le Dernier Assaut, Tardi laisse encore un nouveau chef-d’œuvre dans le monde de la bande dessinée. Une lecture qui ne nous laissera à aucun moment indifférents, pour ne pas oublier.

Par BERTHOLD, le 1 décembre 2024