Le dernier des étés

Alex se marie dans quelques jours, mais avant de faire le premier pas, il décide de retourner passer un peu de temps dans le village ou il passait ses vacances avec ses parents et ou il rencontra celui que l’on surnommait "Poil de carotte". Au fil des photos retrouvées, des errances dans la ville, Alex se souvient de cet ami, de cette ambiguïté qui les rassemblait, des choix de vie qui auraient pu être autres…

Par fredgri, le 1 mars 2019

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Notre avis sur Le dernier des étés

Sous le prétexte d’une petite expo à préparer, Alex se dit que la mémoire peut être un formidable vecteur d’émotion, il tente alors de confronter ses vieilles photos au présent, de se poser la question des choix potentiels qui auraient pu tout changer. Dès le début, on sent bien que sa rencontre avec ce petit camarade roux va être au centre de son périple, de cette démarche nostalgique. Toutefois, Alfonso Caras ne joue pas la carte de l’instance, loin de là. Il pose un regard attendri sur ce jeune homme qui veut faire le point, qui veut juste se demander ce qui aurait changer s’il avait fait un autre choix, un certain soir, sur une terrasse…

Beaucoup de pudeur et de subtilité dans cet album qui se lit lentement, comme si l’on suivait une confidence, un soir, autour d’un bon verre ! L’auteur se révèle par petite touche dans cette fiction qui sonne comme une autobiographie cachée, comme une lente rétrospective intimiste très touchante de vérité, de petites questions qui nous intéressent tous… Et si…
D’autant plus qu’il reste toujours en retrait, il n’aborde à aucun moment, frontalement, la question de l’homosexualité… Car on sent très vite que le plus important reste bien ces sentiments qui évoluent, une complicité qui se teinte progressivement, qui laisse passer des émotions, des gestes, on comprend très bien de quoi il s’agit, mais verbaliser n’est pas nécessaire !

J’ai donc été ému par ce récit qui s’attarde sur les errances d’un jeune homme qui veut juste retrouver cette mémoire, la garder bien vivante avant de faire, de son côté le grand pas ! Aucun jugement ne transpire, aucune réelle appréhension du futur, juste un murmure qui dure sur 150 pages… !

Graphiquement, c’est assez particulier. Le dessin est plein de charme, Caras joue de temps à autre avec des calques pour superposer le passé et le présent, c’est astucieux et cela rajoute un charme encore plus appuyé, très intéressant !

Il en ressort un album qui interpelle, qui laisse le lecteur songeur…

Par FredGri, le 1 mars 2019

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