Le feu aux entrailles

Ecoeuré par une énième rupture amoureuse, le riche industriel Ming, magnat de la serviette hygiénique, a décidé de mettre fin à ses jours. Dans son testament, il a laissé quelques consignes qui, à la limite entre générosité et ultime plan marketing, vont créer une véritable pagaille à Madrid où les femmes vont devenir incontrôlables et avides de sexe.

Par sylvestre, le 8 janvier 2023

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Notre avis sur Le feu aux entrailles

Le pitch tient en deux lignes et il pourrait en être pareil du récit mais lorsqu’il s’agit d’émoustiller, faire monter la mayonnaise est un art. Ainsi Pedro Almodovar, conteur bien connu ayant pour l’occasion troqué la caméra pour le stylo, amène les choses en les étirant ou au contraire en usant d’invraisemblables raccourcis fort peu crédibles.

De nombreuses femmes sont au casting de son histoire. Leurs caractères et la présentation qui est faite de chacune sont à géométrie variable : des choses « importantes » nous en sont dévoilées mais d’autres détails, inutiles, ne nous sont pas épargnés pour autant. Le nombre de ces femmes est tel aussi qu’en début de lecture, leurs portraits successifs nous laissent croire que chaque chapitre pourrait bien être une nouvelle indépendante ; ce qui n’est pas le cas. Côté raccourcis, on appréciera plus ou moins les impossibilités qui, dans cette fiction, ne prennent que deux secondes à exister : « et elle devint agent secret »… « Elles allèrent acheter des mitraillettes »… Normal, quoi !

Le tout pour servir une idée qui ne sera pas sans faire penser, quelque part, au Déclic de Milo Manara. Les dessins du maestro, distillés çà et là, sont un régal… Ce dernier maîtrise l’art de dessiner des filles vraiment craquantes !

Le feu aux entrailles, c’est la complicité artistique de deux grands noms, de deux grands talents. Mais problème, c’est aussi une oeuvre très frustrante pour celui qui cherchait à se régaler avec un bon texte comme pour celui qui aurait souhaité des illustrations encore plus nombreuses.

Ainsi, cette réédition (la première parution de ce titre date de 1992) est disons-le loin d’être indispensable. C’est un livre destiné plutôt aux purs fans des deux noms ou aux collectionneurs.

Par Sylvestre, le 8 janvier 2023

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