Le fils du chien

Théodore passe ses vacances avec sa femme et ses enfants sur l’Ile de Ré. Mais, le cœur n’y est pas, l’envie de se prélasser sur la plage et de jouir du cercle familial est en berne. En effet, deux choses le préoccupent. La première concerne Sarah sa maîtresse et son intention de se séparer de celle-ci bien que cette dernière soit toujours encline à poursuivre leur relation. La seconde est cet appel téléphonique surprenant de cet homme, Jean-Paul, qu’il n’a vu qu’une fois et qui partage un lourd secret avec lui, qui demande à le rencontrer. Cet homme, c’est son père biologique qui l’a abandonné lorsqu’il était enfant et qui n’a jamais donné signe vie par la suite, même à la mort de sa mère. Comment doit-il donc réagir face à cette réalité délicate ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est bien dans la merde et qu’il n’est pas prêt à éluder ces problèmes en fuyant comme il sait le faire. De fait, une explication avec Sarah et une mise au clair avec son père s’imposent et ce, très rapidement car ils sont venus le voir sur son lieu de vacances.

Par phibes, le 23 février 2022

Notre avis sur Le fils du chien

Suite à son diptyque Maman et moi destiné à la jeunesse, Céline Théraulaz rejoint Deloupy après son one-shot Impact pour mettre à l’honneur, ensemble, un récit contemporain beaucoup plus adulte qui fleure bon le drame intimiste.

Pour cela, nous sommes invités à nous focaliser sur un homme, au demeurant assez commun, qui, durant ses vacances va avoir à faire face une situation pour le moins compliquée. Entre une maîtresse qui ne veut pas rompre et un individu qui se déclare inopinément son père, l’on concèdera que Théodore ne peut accepter tout ça de gaité de cœur, surtout s’il doit gérer ces problèmes en même temps et au même endroit, et devant témoins (femme et enfants). Surtout quand on connait le caractère très indécis du bonhomme.

Force est de constater que cette évocation qui a l’avantage d’être traitée dans une forme assez légère est bien sympathique à appréhender et donne envie de voir, eu égard à la trempe du personnage principal que l’on découvre au fil des pages, comment celui-ci va pouvoir se dépatouiller de ce pataques. Le style est simple, le message est clair, contemporain, sans intention de défendre le bon et décrier le mauvais. Il met en avant des situations subtilement exacerbées, parfois dans une dualité interne cocasse, qui ont le privilège de pimenter le récit, juste ce qu’il faut pour nous entraîner jusqu’au bout de cette aventure humaine et voir les décisions qui seront prises effectivement.

Le dessin quant à lui reste dans des proportions qui conviennent parfaitement à cette chronique sociale. D’un trait simple et suffisamment éloquent, il nous emmène dans un univers épuré, presque naïf qui bénéficie d’une dimension humaine bienfaisante. A cet égard, les personnages croqués se veulent bien expressifs et ont un côté sensible particulièrement attachant.

Une histoire dramatique menée avec sensibilité et subtilité très plaisante à lire.

Par Phibes, le 23 février 2022

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