Le grand migrateur

Quel plaisir, une nouvelle fois, de retrouver Louise Joor et son magnifique dessin. Elle revient ainsi, aux côtés d’Augustin Lebon, pour nous raconter les péripéties d’une héroïne vieillissante qui croit encore aux anciennes légendes qui parlaient de Géants errant dans le pays. A la rencontre du dernier d’entre eux, elle part à l’aventure, accompagnée par son disciple, le jeune Childebert, bien décidée à découvrir le secret de ces êtres mythiques et de leur lien avec ce fléau qui frappe tout le monde, la Glaire Noire…

Dans ce one-shot, le scénario est très habilement posé, les enjeux, les diverses personnalités et cette part de mystère qui enveloppe les uns et les autres font de cette lecture un très bon moment.
Bien sur, on devine en substance un fond écologique derrière l’intrigue, la nécessité de respecter les forces de la nature qui subissent les agressions de l’humanité, quitte à accélérer les effets néfastes. C’est un peu la grosse tendance du moment, aurais-je envie de dire, toutefois, c’est important d’insister sur le sujet. Et l’angle d’approche des auteurs, cette histoire de géants, cette migration sont autant d’éléments très parlants et transparents qui permettent, sans ambiguïté, d’aborder cette problématique frontalement.

Néanmoins, au-delà du fond, le récit reste extrêmement prenant, avec des rebondissements vraiment inspirés et très bien menés. On glisse d’une scène à l’autre, on s’attache aux personnages qu’on apprend à mieux connaître au fil des pages. On apprécie le lien qui les unit et la complicité qui se construit avec le Géant.
En parallèle, le dessin est vraiment de toute beauté. Très expressif et dynamique, il nous permet de glisser dans l’histoire avec fluidité. Du beau travail.

Le Grand Migrateur fait partie des très belles surprises de cette rentrée, pourtant chargée de bonnes choses.

Très conseillé.

Par FredGri, le 26 août 2023