Le Jeune Albert

Ce que j’aime en Chaland, au dela de son style si parfait, c’est aussi son étrange humour noir, complètement décalé, ce cynisme avec lequel il regarde la vie et ses personnages.
Ce jeune Albert est une vraie tête à claque qu’on a envie de baffer dès la première case, le style de gamin manipulateur, un brin malsain ! Malgré tout, dans cette cruauté, dans cette agressivité on ressent une certaine vérité plus inavouable à propos de ce monde de bétise, de faux semblant, de raccourcis faciles.

Ce jeune Albert joue donc dans un registre plus en marge de celui de ses camarades, il en paye le prix, se fait casser la gueule quant il exagère, mais ça ne l’empêche pas de continuer à rigoler méchamment de ses amis.

Peut-être est ce cruel, c’est clair, peut-être que ce ton peut faire sourire jaune, je n’en doute pas, mais généralement je souris devant ces scènettes, caricatures de ces vieux strips comme on en trouve des tas dans les journaux. Ce gamin n’est pas un héros sympathique, il n’est pas là non plus pour vivre des histoires moralisatrices, mais pour se lancer, la tête haute, dans ce monde dont il se moque, voir peut-être qu’il méprise.

Une plongée dans l’humour si particulier d’un auteur depuis trop longtemps disparu.
Immanquable !

Par FredGri, le 26 août 2014