le jour du caillou

Mona et Eko sont inséparables, partageant leur enfance. Lorsque Mona change d’école, tous deux se font la promesse de rester en contact.
Elle vit au sein d’une compagnie de cirque, et revêt tout ce dont tout le monde peut rêver, un travail passionnant au sein d’une troupe chaleureuse et familiale et auprès d’ un petit ami fou amoureux prêt à lui demander sa main.
Mais voilà, cela fait plusieurs mois qu’elle n’a pas eu de nouvelles d’Eko, et cela suffit à lui faire «perdre l’équilibre».
Sur les conseils d’une amie, comparant sa peine à une petite pierre dans la chaussure, capable de gâcher la plus belle des ballades, Mona décide alors de charger un caillou de toute sa peine et de tenter de le jeter à l’eau afin d’enrayer cette tristesse et ce blocage. A la première tentative, Eko apparaît pour finalement disparaître au moment où Mona jette le caillou à la rivière !
Dès lors, piégée dans une boucle temporelle, elle est vouée à revivre cette même journée inlassablement. Si cette dernière n’a aucune conscience de ce qui se passe jour après jour, Eko lui en subit toutes les conséquences et va chercher à l’endiguer en tentant à maintes reprises de modifier le déroulé de l’histoire.

Par maude, le 7 janvier 2025

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Notre avis sur le jour du caillou

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé »,

Ici le sujet est la rupture amicale, l’éloignement et ce qui en découle, un thème très rarement abordé, « noyé » sous les histoires de séparations amoureuses ou de deuil. Et pourtant cette douleur est commune et universelle.

Ce qui est beau ici est la manière dont il est présenté, à la fois pur, simple, et romanesque. Il y a quelque-chose d’aérien, de subtil, mais aussi de drôle et de touchant. L’émotion ou plutôt les émotions liées à ce sujet sont parfaitement imagées.

Malgré la répétition des scènes, les pages et anecdotes ne se ressemblent pas et évitent toute lassitude.

Le lieu de vie de Mona est à mon sens très bien choisi, sortant du banal, attisant la curiosité au fil des pages, on apprécie cet univers bohème, mêlant cirque, caravane et vie en communauté.

Cette BD m’a tout de suite fait penser à plusieurs autres références, « un jour sans fin » film d’Harold Ramis, ou encore visuellement et questionnant le temps « Ces jours qui disparaissent » de Timothé Leboucher.

Se « jeter à l’eau » ,  « plonger », « enfouir sa peine », ici tout est sujet à interprétation et réflexion. Alors oui cet avis est truffé de métaphores mais peu comparé à ce que vous attend cette lecture.

L’humour est aussi présent, et permet de ne pas s’enliser dans ces scènes répétitives.

Concernant le dessin, le bleu /gris domine la palette de couleurs, on peut déceler une certaine inspiration manga dans les expressions faciales des protagonistes, j’ai tout de suite aimé et été attirée par l’ambiance, la colorisation et les personnages .

Tout comme dans sa série « Olive », Vero Cazot manie à la perfection la fiction pour mieux appréhender la temporalité de la réalité.

Par Maude, le 7 janvier 2025

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