Le livre

Quand on entre dans un album de Munoz et Sampayo on entre dans un univers très particulier où les formes se glissent entre les murs, murmurent des menaces, rêvent de lumière en s’engluant dans leur chute. Je ne suis pas un fan absolu de Munoz, j’aime beaucoup son travail sur les masses de noir mais parfois je n’arrive pas à lire les cases, c’est dommage ! Malgré tout, ce « maître » du noir et blanc continue à développer son style depuis tellement d’années avec une cohérence incroyable ! Que je ne sois pas forcément toujours réceptif ne change rien au fait que chacun des albums signés de sa plume est un exemple marquant qu’il existe toujours et encore une BD sans concession qui peut aussi gagner un public.

De plus le travail de Sampayo est un travail sur le mot, sur les atmosphères, de la vraie littérature qui transcende la moindre page.

Du vrai roman noir.

« Le livre » s’inscrit donc dans une tradition assez populaire, la noirceur, la déchéance, les désillusions… Ce qui le distingue de tout le reste c’est le style de son écriture, très déstructurée, on flotte entre les évènements, on suit les digressions du récit sans se poser de questions outre mesure. Parfois c’est assez dur à suivre, mais c’est en tout cas très fidèle à une cohérence de l’ensemble.

Je suis en tout cas admiratif, respectueux et je me demande… je me demande « jusqu’où vont-ils aller ? »

Une oeuvre à découvrir !

Par FredGri, le 13 septembre 2004