LE MAÎTRE DE CALIFORNIA HILL
En novembre 1863, le premier tronçon de la ligne de chemin de fer de la Central Pacific Railroad est inauguré à Sacramento. Son créateur et président, Leland Stanford dit le Gouverneur, participe à la manifestation et la fuit rapidement sur son fidèle coursier. En mai 1869, le pharamineux projet ferroviaire traversant les Etats-Unis d’Est en Ouest arrive à son terme. La jonction avec l’ouvrage réalisé par le concurrent l’Union Pacific se fait à Promontory, au centre du vaste pays et offre l’occasion de réunir les deux constructeurs. C’est lors de leurs échanges tendus qu’ils en viennent à se lancer un pari surprenant, à savoir être le premier à démontrer qu’un cheval peut avoir les quatre pattes en l’air en même temps lorsqu’il est au galop. Peu aimable envers ses pairs et passionné par les chevaux, Leland Stanford décide d’employer les grands moyens pour gagner le pari en utilisant les services d’un personnage aussi acerbe dans ses propos que lui-même, Eadweard Muybridge. Possédant une âme d’inventeur et étant photographe qualifié, ce dernier décide de relever ce défi fou en expérimentant un procédé qui va s’avérer révolutionnaire.
Par phibes, le 5 mars 2025
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Notre avis sur LE MAÎTRE DE CALIFORNIA HILL
Laurent-Frédéric Bollée, le coscénariste de La bombe et créateur de bien d’autres ouvrages/séries reconnus par son lectorat (L’ultime chimère, Les Maîtres Saintiers, Les nouvelles aventures de Bruno Brazil…), revient dans un genre qui lui sied, celui ayant trait à l’Histoire et à ceux qui l’ont construite. A la faveur de ce nouveau one-shot, l’auteur nous offre son regard expérimenté sur deux personnages clés américains que sont Leland Stanfort et Eadweard Muybridge. L’un politicien et homme d’affaires, l’autre inventeur et photographe vont avoir l’occasion de se rencontrer à la suite d’un fait surprenant, un pari basé sur le galop du cheval.

Fort bien documenté, cette fresque historique n’en est pas moins captivante. En effet, elle a l’avantage de nous ouvrir les yeux sur la destinée authentique de protagonistes selon une évocation certes romancée, mais particulièrement structurée grâce à des repères historiques judicieusement distillés. Sous le couvert de la réalisation de la ligne ferroviaire transcontinentale américaine, Laurent-Frédéric Bollée relate via la biographie établie par un journaliste (que l’on verra plus tard) de ces deux hommes aux caractères bien trempés, à la personnalité forte et aux actes insensés (manipulations, pressions en tout genre…). Par cela, on découvrira ce dont ils sont à l’origine, devenant ainsi les précurseurs d’un art que tout le monde connaît, le cinéma.
Il ne fait aucun doute le récit est des plus emballants, à la fois pour son développement tel un thriller historique mais aussi pour son didactisme qui pousse à une réflexion plus pointue. Celui-ci est servi par un choix de dialogues percutant, expressivement fort conforme, très explicite pour camper les fameux intervenants.

Graphiquement, Georges Van Linthout fait également du bon travail pour illustrer cette biographie romancée. Utilisant pour cela une technique graphique éprouvée dans des tons de gris très caractéristiques de l’époque, l’artiste évoque l’Histoire avec une réelle liberté dans le trait tout en respectant ce cadre. On perçoit évidemment une documentation qui a été remarquablement assimilée, associée à une dynamique picturale qui sert subtilement le récit et les nombreuses actions disséminées.
Un ouvrage à n’en pas douter de belle qualité qui a le privilège de nous éclairer sur des personnalités et des avancées technologiques qui ont façonné le monde, à découvrir chez La Boîte à Bulles.

Par Phibes, le 05 mars 2025