Le Marin des Sables

Au milieu du XVIIe siècle, un jeune homme quitte sa Vendée natale pour les Caraïbes, en quête de paradis. Mais, pour payer son voyage, il a dû s’engager à travailler auprès d’un « maître » pendant trois ans. Lorsqu’il débarque, il découvre avec effarement la vie qui l’attend sur place. Celui qui l’a embauché est un boucanier. 

De nombreux autres Français sont, comme lui, soumis à un dur labeur et des conditions de vie terribles. Beaucoup d’engagés n’y survivent pas. Les autres, au terme des trois ans, n’ont guère d’autre choix que de devenir boucaniers à leur tour.

Celui qui se surnomme l’Olonnois refuse ce destin et prend la fuite avec un autre compagnon d’infortune.

Par legoffe, le 9 mars 2024

Notre avis sur Le Marin des Sables

Après les biographies épiques de Stevenson et d’Audubon, Jérémie Royer adapte un des célèbres romans de Michel Ragon. Un récit d’aventure qui met en avant autant la cruauté humaine que la solidarité, au coeur de la flibuste. 

Je n’ai lu qu’un seul livre de Michel Ragon, mais quel livre ! Les mouchoirs rouges de Cholet reste certainement un des romans qui m’a le plus marqué et que je recommande vivement. Mais, tout en disant cela, j’ai réalisé que je n’avais bizarrement jamais lu d’autres ouvrages du même auteur par la suite. Un vrai mystère… Dès lors, lorsque j’ai vu que Jérémie Royer – dont j’adore le travail – adaptait le Marin des Sables, j’ai sauté sur l’occasion !

Après avoir oeuvré sur des biographies teintées d’aventure, il reste donc dans un registre historique assez proche, même si l’ensemble est une pure fiction. 

Cette bande dessinée va vous faire découvrir le contexte de l’époque, au coeur des Caraïbes Vous verrez comment des hommes rêvant d’une nouvelle vie étaient happés par un système sans pitié, où ne survivaient que les plus solides et/ou les plus intrépides. La vie parmi les boucaniers, au départ, est rude, voire sordide, tant dans le campement que dans la région, avec le danger que représentent aussi les Espagnols. 

L’Olonnois va ensuite fuir et s’engager dans un parcours épique, durant des années, vivant un moment avec des indigènes, puis rejoignant les flibustiers sur l’île de la Tortue. L’ouvrage a le grand mérite de nous raconter le quotidien de ces aventuriers et comment était administré ce bout de terre loin de la France. 

Le livre évoque, bien sûr, les dures conditions de vie, les risques, mais aussi l’entraide, l’amitié, et même, parfois, l’amour, l’homosexualité. Il est également question de vengeance, un sentiment qui va ronger un peu le coeur du héros et le tourmenter tout au long de son existence.

L’aventure avance vite, car rythmée et sans temps morts. Le lecteur est entraîné d’autant plus facilement que le héros est assez charismatique et que les dessins sont envoutants. Jérémie Royer réalise des dessins d’un charme et d’une douceur très exotiques, même lorsque les scènes sont violentes. Tout le mystère des Caraïbes ressort ici.

L’album est donc assez réussi. On regrettera peut-être juste de ne pas avoir plus de temps pour saisir toutes les nuances du héros. Le récit avance, en effet, assez vite et se concentre sur certains moments clé de la vie de l’Olonnois. Mais, d’après ce que j’en sais, le roman est, lui aussi, assez court malgré la longue période qu’il couvre. 

Les amateurs de livres d’aventure et de pirates devraient, en tout cas, être comblés par ce bel album qui confirme tout le talent de Jérémie Royer. Bon, s’il est d’accord, je veux bien qu’il songe maintenant à l’adaptation des Mouchoirs rouges de Cholet

Par Legoffe, le 9 mars 2024

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