Le Montespan

Lorsqu’on évoque le nom de Montespan, c’est immédiatement le nom de Madame De … favorite du roi Louis XIV qui vient à l’esprit. Mais on oublie trop rapidement qu’elle était mariée à Louis-Henri Gondrin de Pardaillan Marquis de Montespan, qui l’aimait par-dessus tout.
Refusant "l’honneur" qui lui était fait par le roi, Le Montespan va tout faire pour récupérer son épouse, n’hésitant pas à provoquer le roi, à déclencher des scandales, bref à faire des esclandres épouvantables pour tenter de récupérer la belle indifférente.

Par olivier, le 1 février 2010

Notre avis sur Le Montespan

Noble désargenté du sud ouest, le Marquis de Montespan rencontrera la belle mademoiselle de Mortemart à la suite d’un funèbre incident, le futur mari de cette dernière ayant tué le frère du marquis en duel.
Le mariage étant annulé pour cause d’exil du futur marié, les deux jeunes gens vont tomber éperdument amoureux l’un de l’autre et convoler en justes noces. Il va s’ensuivre une vie pauvre, Louis-Henri étant criblé de dettes, mais passionnée et les ébats de nos jeunes tourtereaux donneront naissance à la petite Marie-Christine.
Talonné par les créanciers et désirant offrir à son épouse un mode de vie à la hauteur de l’amour qu’il lui porte, le Marquis va s’engager dans plusieurs campagnes militaires en espérant la reconnaissance pécuniaire du roi. Entretemps, la belle Françoise deviendra maitresse du roi avant d’en être la favorite en titre.

Mais le marquis est amoureux fou de sa femme, jamais il n’acceptera comme une faveur qu’elle quitte son lit pour celui de son suzerain. Le roi devient un rival et Louis-Henri va clamer haut et fort dans tout Paris sa haine pour celui qui lui a volé sa femme.
Rien n’arrêtera alors celui qui, roulant en carrosse peint en noir et orné de cornes gigantesques, symboles de son infortune, ira jusqu’à essayer de tuer le roi en lui transmettant toutes les maladies vénériennes possibles.
La vie du Marquis de Montespan est historiquement déjà un roman en soi, mais sous la plume de Jean Teulé elle devient tout simplement magnifique de verve et de panache.
Adapté de son roman éponyme par Philippe Bertrand, gommant légèrement les scènes un peu crues du livre, Le scénariste en a gardé toute la truculence avec des réparties pleines de verve, où le langage fleuri du XVIIème siècle resplendit comme autant de petites perles dans la bouche des personnages.

Le dessin de Philippe Bertrand, qui coiffe dans cet album les deux casquettes, est quant à lui tout au service de l’intrigue et des dialogues. Fin et dynamique, il va à l’essentiel et, sachant se faire discret, il porte l’histoire de cet infortuné marquis, mettant en exergue les sentiments, l’amour et la douleur de celui qui jusqu’au bout aima éperdument son épouse.

Un album qui se déguste comme une gourmandise

Par Olivier, le 1 février 2010

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